A partir d'aujourd'hui, mercredi 11 septembre, des millions d'enfants au Maroc prendront la route de l'école comme chaque année, ou pour la première fois à l'occasion de la rentrée scolaire 2013 / 2014. Mais tous les enfants n'auront pas la chance de vivre ce moment unique de leur vie faute d'inscription à la première année du primaire, ou parce qu'ils ont été contraints de quitter l'école. Effectivement, en 2013, l'école marocaine n'est pas arrivée à assurer une couverture universelle durable. Des enfants souffrant d'handicaps ou habitant dans certaines zones géographiques rurales éloignées, surtout les filles, ont été privés de ce droit. Le taux de scolarisation des filles au niveau du collège est de 57.8% seulement (selon les statistiques du MEN 2012/2013). Pire encore, au secondaire qualifiant, elles ne sont pas plus de 18,8% à y être inscrites. L'enseignement préscolaire n'a pas beaucoup de succès non plus dans notre pays aussi bien en milieu urbain que dans les campagnes : 39.4% en milieu rural. Les filles avec le pourcentage de 24.1% ont encore moins de chance par rapport aux garçons d'y accéder. Dans ce sens, l'UNICEF insiste sur la nécessité du droit de l'enseignement pour tous les enfants, en s'éloignant des distinctions physiques, sexistes, socio-économiques et géographiques .« La Convention des droits de l'enfant précise dans son article 28 que les États parties reconnaissent le droit de l'enfant à l'éducation (...). A cet effet, ils sont tenus de rendre l'enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous et d'encourager l'organisation de différentes formes d'enseignement secondaire, tant général que professionnel, les rendre ouvertes et accessibles à tout enfant, et prendre des mesures de soutien appropriées, telles que l'instauration de la gratuité de l'enseignement ou l'offre d'une aide financière en cas de besoin », déclare Jean Benoit Manhes Représentant par intérim de l'UNICEF au Maroc. Les efforts actuels dans ce domaine phare de la société demeurent insuffisants et doivent vraiment être intensifiés. Autre souci majeur : L'abandon et la déperdition scolaire. Les statistiques montrent que le taux d'abandon scolaire est de 3.2 % au primaire et de 10.4 % au collège. Le taux d'achèvement pour les trois cycles ne dépasse pas les 41.9 % à cause des problèmes liés aux acquis basiques (seulement 32% des élèves de la 4ème année primaire maitrisent ces acquis) et à l'orientation des élèves qui ne se passe pas dans les meilleures conditions, ajoutons à cela la qualité de l'éducation qui ne respecte pas souvent les droits de l'enfant. La violence est de mise dans les écoles marocaines. Selon la dernière étude menée en 2006 par le ministère de l'Education Nationale et l'UNICEF, 87% des enfants déclarent avoir subi des punitions physiques dans les écoles. M. Manhes conclut que le défi d'une éducation de qualité pour tous est de la responsabilité du gouvernement en premier lieu, mais aussi celle d'autres acteurs dont la société civile, les médias, le secteur privé et la communauté.