L'arrière droit espagnol César Azpilicueta, nouveau venu dans le groupe du sélectionneur Del Bosque et ancien de l'OM, attend avec impatience de retrouver ses anciennes connaissances marseillaises lors du France-Espagne de mardi, match qualificatif pour le Mondial-2014. Assis sur un banc du centre d'entraînement de la fédération, à Las Rozas, à l'extérieur de Madrid, le jeune joueur de 23 ans, désormais à Chelsea, évoque avec le sourire ses années sur la Canebière et la "mentalité de gagneur" de son ancien coach Deschamps. Q: Comment vous acclimatez-vous en équipe d'Espagne, où vous avez récemment connu votre première sélection? R: "Très bien, c'est ma deuxième convocation et je suis très content d'avoir pu débuter comme titulaire pour ma première sélection à Doha, en février, contre l'Uruguay (victoire 3-1). Ce jour-là, j'étais un peu nerveux au début, mais très vite les coéquipiers ont fait en sorte que je me sente à l'aise dans le jeu et dans le groupe". Q: Et comment vous sentez-vous à Chelsea? Vous y avez gagné relativement vite votre place de titulaire. R: "Bon, lors des premiers mois, j'ai eu un peu de mal. Je ne jouais pas beaucoup. Mais je me suis dit que chez le vainqueur en titre de la Ligue des Champions, c'était normal. Et maintenant, c'est vrai que j'ai le temps de jeu que tout joueur désire". Q: Vous connaissez bien Deschamps, votre entraîneur pendant deux saisons à Marseille. A votre avis, comment va-t-il faire jouer la France contre l'Espagne? R: "Oui, c'est vrai que je le connais très bien. Mais je ne vais pas dire comment il compte nous affronter (rires). Une chose est sûre: il a une mentalité de gagneur. Quand je suis arrivé en France (à l'été 2010, ndlr), cela a justement coïncidé avec la transition qui a eu lieu chez les Bleus après l'Afrique du Sud. J'ai vu en France les dégâts qu'avait fait la grève de Knysna. Maintenant, c'est Didier qui est aux manettes et on peut lui faire confiance pour être doublement motivé en prévision de ce match". Q: A votre avis, la France va avoir la même attitude qu'à l'aller (1-1), un peu sur la réserve en attendant de voir comment tournent les choses, ou va-t-elle être offensive d'entrée de jeu? R: "Contre l'Espagne, en raison de notre type de jeu, nos adversaires sont en général un peu plus défensifs. Toutes les équipes essaient plus ou moins de freiner notre jeu. Mais bon, la France jouera devant son public et c'est une excellente sélection, donc je ne pense pas qu'ils soient attentistes". Q: Vous allez aussi retrouver de vieilles connaissances marseillaises: Valbuena, Mandanda, Fanni. Avez-vous gardé contact depuis votre départ et quel souvenir gardez-vous de vos années marseillaises? R: "Avec Steve (Mandanda) oui, nous nous parlons régulièrement. Et j'ai aussi de temps à autre un échange avec Deschamps. Avec Steve, on s'est donné rendez-vous mardi. On est tous les deux très fiers de pouvoir représenter nos sélections. On s'apprécie beaucoup. Je n'oublie pas qu'il fut le capitaine lors de mes années marseillaises et qu'il m'a beaucoup aidé quand je me suis blessé la première année (rupture du ligament croisé du genou). Sinon, je me rappelle avec bonheur mes années marseillaises. Nous vivions à Aix avec ma copine, et c'est vrai que j'ai passé de très bons moments là-bas". Q: Si vous jouez mardi, vous pourriez vous retrouver face à Ribéry. Comment défend-on face à lui? R: "Je le connais déjà. J'ai joué l'année dernière contre lui avec Marseille contre le Bayern en quarts de finale de la Ligue des Champions (0-2, 0-2). C'est un joueur de très grande classe, un de ces ailiers qui font la différence. Il n'y a pas de formule pour défendre contre lui. Mais je sais un peu ce qu'il fait et ne fait pas. Par contre, je ne dirai rien, secret professionnel (rires)".