Abdelhamid Abou Zeid, l'un des principaux chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) serait mort avec 40 autres islamistes au Nord du Mali tandis que trois jihadistes auraient été arrêtés par les troupes françaises. Par ailleurs, et selon certaines sources, les forces françaises devraient rester au Mali au moins jusqu'en juillet, malgré les promesses officielles de retrait d'ici quelques semaines. Le gouvernement français avait précédemment annoncé que la France pourrait commencer à retirer ses 4000 soldats du Mali dès le mois prochain. Mais les combats avec les djihadistes dans les régions désertiques du nord du Mali sont plus difficiles que prévu et la menace des attentats-suicides et des prises d'otages s'aggrave dans la région. Un diplomate français a admis cette semaine que la présence militaire française au Mali pourrait durer au moins six mois. Deux autres responsables français ont déclaré jeudi que les troupes françaises resteraient au moins jusqu'en juillet, au moment où le Mali doit organiser des élections. Tous les responsables joints par l'Associated Press ont réclamé l'anonymat parce qu'ils n'étaient pas autorisés à commenter publiquement l'engagement militaire français au Mali. Sur le terrain, l'un des principaux chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelhamid Abou Zeid, aurait été tué avec 40 autres islamistes au Nord du Mali tandis que trois jihadistes auraient été arrêtés par les troupes françaises, a annoncé jeudi la TV privée algérienne Ennahar TV. Sous le titre «Mort de l'émir d'Aqmi Abou Zeid», le site en ligne d'Ennahar écrit que «les troupes françaises ont arrêté trois terroristes près de Tigharghar» au nord Mali et «selon des sources sécuritaires elles ont découvert (les corps) de 40 terroristes dont celui d'Abou Zeid». Présenté comme un des chefs d'Aqmi dans la zone sahélienne, Abdelhamid Abou Zeid, de son vrai nom Mohamed Ghdiri, est un Algérien d'une quarantaine d'années. Il était apparu pour la première fois en 2003 comme adjoint d'Abderazak El-Para, principal instigateur de l'enlèvement de trente-deux touristes européens dans le grand Sud algérien au cours de cette même année. Les troupes françaises (4.000 hommes) et le contingent du Tchad (environ 2.000 hommes) sont en première ligne dans l'extrême nord du Mali face aux islamistes, qui ont opté pour la guérilla et des attentats suicide. L'armée algérienne a renforcé sa présence à la frontière avec le Mali, fermée depuis le 14 janvier, afin d'éviter les incursions de jihadistes armés venus du nord. L'Algérie, initialement réticente à une intervention militaire dans le conflit malien, a autorisé par la suite le survol de son territoire par l'aviation française. La Cédéao veut un mandat de l'Onu pour la Misma Les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont demandé jeudi la transformation le plus rapidement possible de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma, à ossature africaine) en une force de maintien de la paix des Nations unies de manière à obtenir les financements nécessaires à son bon fonctionnement. Réunis à Yamoussoukro, la capitale ivoirienne, ils ont appuyé les appels lancés en ce sens par la France, qui a déployé depuis janvier plusieurs milliers de soldats au Mali pour chasser les islamistes du Nord, les Etats-Unis et le gouvernement de Bamako. «Cela ne devrait pas nous détourner des opérations en cours sur le terrain», a expliqué à Reuters le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo. «C'est une simple indication qu'une fois la paix revenue, nous aurons besoin du soutien du système des Nations unies sur le plan logistique et financier». Pour le moment, deux-tiers environ des quelque 8.000 soldats ouest-africains de la Misma sont effectivement déployés sur le terrain. La Cédéao évalue à près d'un milliard de dollars (760 millions d'euros) le coût de sa mission au Mali. La transformation de la Misma en une force de maintien de la paix des Nations unies, qui serait éligible à des financements du Département des opérations de maintien de la paix de l'Onu, nécessite un vote du Conseil de sécurité, ce qui n'est pas d'une actualité immédiate. Mercredi, le représentant permanent de la France au Conseil de sécurité a déclaré que cet organisme demanderait au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, de lui rendre compte d'ici à la mi-mars de la possibilité de mettre sur pied une force de maintien de la paix au Mali.