L'Iran a annoncé son intention de moderniser ses équipements sur le site de Natanz, l'un de ses principaux sites nucléaires, selon un document de l'AIEA. En visite à Berlin, dans le cadre d'un e tournée européenne, e vice-président américain Joe Biden a appelé Téhéran à reprendre les négociations sur le nucléaire. Selon un document de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran a informé dans une lettre datée du 23 janvier que «des centrifugeuses de type IR2m seraient utilisées dans l'unité A-22» du site d'enrichissement d'uranium de Natanz (centre). Dans sa réponse datée du 29 janvier, l'AIEA demande plus d'informations sur cette annonce, qui intervient alors que l'Iran est sous le coup de plusieurs sanctions internationales visant entre autres son programme d'enrichissement d'uranium. Les grandes puissances soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que le pays dément avec véhémence. La République islamique d'Iran déclare enrichir de l'uranium uniquement à des fins pacifiques, jusqu'à 5% pour produire de l'électricité, ou jusqu'à 20% afin d'alimenter un réacteur de recherche fabricant des isotopes, utilisés dans le diagnostic de certains cancers. Mais les grandes puissances craignent qu'elle pousse l'enrichissement jusqu'au niveau nécessaire pour fabriquer une arme nucléaire, soit 90%. A Natanz, elle enrichit essentiellement de l'uranium jusqu'à un degré de pureté de 5% avec des centrifugeuses anciennes de type IR-1, plus lente que les machines IR2m. Les nouvelles centrifugeuses seront selon toute probabilité également utilisées pour un enrichissement jusqu'à 5%, a indiqué un diplomate à Vienne, siège de l'AIEA, sous couvert de l'anonymat. «Jusqu'à présent, ils ont enrichi seulement jusqu'à 5% à Natanz, donc ce serait vraiment une surprise si l'Iran disait maintenant que cela est destiné (à l'enrichissement) jusqu'à 20%», a déclaré cette source. Le site de Fordo (centre), enfoui sous une montagne et considéré comme à l'abri de toute attaque aérienne, pose un problème plus aigu à la communauté internationale, a-t-elle rappelé. L'Iran a décidé de faire de ce site, dont l'existence a été révélé en 2009, son centre d'enrichissement jusqu'à 20%. L'AIEA s'est refusée à tout commentaire. L'agence devrait faire un point sur les activités nucléaires iraniennes dans son rapport trimestriel, attendu fin février. Biden appelle à un retour aux négociations Le vice-président américain Joe Biden a appelé Téhéran à reprendre les négociations sur le nucléaire, dans la presse allemande vendredi, jour où il entamait à Berlin une tournée européenne. «Nous croyons qu'il y a du temps et de la marge pour la diplomatie, secondée par une pression économique», a déclaré au quotidien Süddeutsche Zeitung le numéro deux de l'exécutif américain, qui est arrivé vendredi matin à Berlin pour une tournée européenne en Allemagne, en France et au Royaume-Uni, jusqu'à mardi. Mais simultanément, il avertit Téhéran que le temps de la diplomatie ne durera pas: «La fenêtre ne va pas rester ouverte éternellement», a-t-il déclaré dans cette interview, en réponse à des questions écrites. Il réaffirme que les Etats-Unis empêcheront l'Iran d'avoir l'arme nucléaire. Les grandes puissances et Israël soupçonnent la République islamique de vouloir se doter de l'arme atomique sous le couvert de son programme civil, ce que Téhéran nie catégoriquement. Washington privilégie depuis des mois une stratégie à «double voie» vis-à-vis de l'Iran, mêlant sanctions économiques et négociations diplomatiques.