Durant trois jours, le forum se penchera sur la thématique: «L'investissement dans le capital humain à travers l'éducation et le savoir dans les pays arabes : Une panacée pour le développement durable». Devant réunir les représentants de plus 80 pays, le forum cherchera à élucider les esprits, à apporter des analyses savantes, à mettre fin aux amalgames, à percevoir, à comprendre ce qui est en jeu, de manière à pouvoir assumer les métamorphoses nécessaires. De grands décideurs mondiaux, des ministres, des hauts fonctionnaires, des responsables politiques, les constructeurs des sociétés post-autoritaires, les représentants de la société civile mondiale, des universitaires, des académiciens seront là pour communier dans une même conception de la science et célébrer une profonde amitié... Le Forum aspire à tracer une véritable feuille de route institutionnelle en mettant en exergue les stratégies que doivent suivre les Etats à la suite des derniers changements politiques pour assurer le développement de leurs nations. Les conclusions de ce Forum serviront, comme à l'accoutumée, de base à l'élaboration de programmes et de projets conséquents. Les médias occidentaux ont eu tendance à exalter le printemps arabe avec d'autant plus d'enthousiasme qu'ils ne l'avaient pas prévu. Ce terme même de printemps arabe renoue avec une formule encore utilisée de nos jours par les historiens et qui fit florès en 1848 pour désigner le singulier phénomène de contagion qui affecta alors toute l'Europe : un peu partout, les manifestations se multiplièrent pour plus de liberté et de démocratie, ce qui notamment permit à la France de revenir en République. Le précédent n'est d'ailleurs pas complètement rassurant puisqu'à l'époque, dans nombre de pays, la défaite des mouvements populaires se traduisit par une aggravation de l'autoritarisme. Pour la période actuelle, il convient de s'interroger sur cet embrasement qui traversa la plupart des grandes villes du sud de la Méditerranée et qui affecta même l'Europe avec, par exemple à Madrid, le mouvement des indignés. Maintenant que l'été a remplacé le printemps, alors que la Libye semble sortir de la période d'incertitudes où elle se trouvait et que des interrogations demeurent pour ce qui est de la Syrie, chacun constate que l'apparence d'unité de ces mouvements dissimule des modalités très différentes d'une nation à l'autre. Un peu partout, les attentes de la population se sont traduites par des manifestations, avec une forte participation de la jeunesse et la multiplication de slogans où l'ampleur des espoirs à moyen terme détonnait avec la pauvreté des objectifs immédiats, où la générosité des intentions contrastait avec la violence des invectives à l'égard de la classe politique, y compris parfois et paradoxalement contre l'opposition institutionnelle. Aujourd'hui, la plupart des pays arabes sont en face de plusieurs défis dont le bien être de leur population, l'emploi, etc. Pour cela les Etats arabes doivent avoir des stratégies de développement bien réfléchies dans un contexte en pleine ébullition et où les attentes de la population sont énormes pour que la Démocratie puisse s'installer et que les dommages collatéraux de la période d'incertitude et de transition soient réduits. Dans cet ordre d'idées, il va sans dire que la crise du développement arabe s'est approfondie et atteint un degré de complexité tel qu'elle requiert le plein engagement de tous les citoyens arabes dans une réforme globale afin de provoquer une renaissance humaine dans la région. Les réformes partielles, si variées soient-elles, ne sont plus efficaces, voire possibles. Peut être ne l'ont-elles jamais été, dans la mesure où la réforme requiert un environnement social favorable. Reposant sur des données statistiques et comparatives, les deux premiers rapports du Programme des Nations Unies pour le développement, aboutissent à des conclusions dans les différents domaines économiques, sociaux, culturels et politiques. Elles ne laissent aucune place ni au simplisme ni aux constructions hâtives et peu convaincantes sur l'intrigante et exaspérante exception du monde arabe. Une étude comparative dans le premier rapport, fondée sur les facteurs de développement dans plus de 190 pays, a prouvé le rôle pivot du capital humain et social dans le développement. Ce facteur intervient dans une proportion de 64 % alors que le capital matériel (machines, infrastructures) n'intervient que dans une proportion de 16 % et celui du capital naturel dans 20 % seulement. Il en ressort que le retard du monde arabe dans le domaine des connaissances et de leur usage engendre une absence logique des demandes démocratiques. Le système éducatif souffre de plusieurs carences : un enseignement de plus en plus décadent, une acquisition médiocre des savoirs, des capacités décourageantes en matière d'analyse et de créativité. A titre d'exemple : les Arabes constituent 5 % de la population du monde, partagent une religion, une langue et une histoire commune mais ne publient que 1 % des livres. Le volume d'ouvrages traduits par exemple en grec est cinq fois supérieur à ceux traduits en langue arabe alors que seulement 11 millions d'habitants parlent le Grec ; l'enseignement supérieur est de moins en moins compétitif et les niveaux de financement de la recherche sont les plus médiocres au monde. L'acquisition et la transmission généralisées de la connaissance et de l'éducation sont l'instrument sine qua non du développement et affectent les capacités de questionnement, d'exploration intellectuelle et d'initiative. Le capital humain par le truchement du savoir, de l'éducation, contribue directement au bien être. Il procure aux individus des avantages parmi lesquels l'amélioration des revenus du travail et l'employabilité. Il assure en définitive la croissance économique. Le capital humain se forme dans divers contextes - au sein de la famille et du foyer, dans l'environnement immédiat, sur le lieu de travail et dans de nombreux autres cadres. La sphère d'intervention des pays arabes dans le capital humain est donc très vaste mais elle constitue la panacée... D'après l'OCDE, outre les avantages dont profitent les individus, l'investissement dans le capital humain peut être bénéfique pour l'économie dans son ensemble. En principe, il devrait être possible de discerner cette incidence économique globale dans le taux de croissance économique, mais en pratique il est difficile de la confirmer et de la chiffrer. Des travaux très récents de l'OCDE ont contribué à apporter des éclaircissements à cet égard et ont montré que dans les pays Membres, une année supplémentaire d'études aboutit, en moyenne et à long terme, à un accroissement de la production par habitant de 4 à 7 %. Le capital humain a aussi de multiples avantages non économiques. Ainsi, l'instruction tend à améliorer la santé (elle-même une forme de capital humain). Une année supplémentaire d'études, réduit, selon les estimations, la consommation quotidienne de cigarettes de 1.6 pour les hommes et de 1.1 pour les femmes ; semble accroître le bonheur ; favorise l'instruction de la génération suivante. Les enfants dont les parents ont atteint le deuxième cycle de l'enseignement secondaire ont eux-mêmes plus de chance d'aller au bout de leurs études secondaires ; et est associée à une participation plus grande à la vie civique, à des activités bénévoles plus nombreuses, à l'octroi de dons plus importants, à des œuvres de charité, et à un risque plus faible de délinquance. Fidèle à ses choix initiaux, le Forum de Fès de cette année abordera du 07 au 09 décembre 2012 ces sujets qui touchent l'avenir du monde arabe, voire de l'humanité. Ainsi, la thématique de cette année tournera autour du thème « L'investissement dans le capital humain à travers l'éducation et le savoir dans les pays arabes : Une panacée pour le développement durable ». Cérémonie de présentation de l'Université euro-méditerranéenne à Fès Aussi, à l'ouverture du Forum, une cérémonie de présentation de L'Université euro-méditerranéenne est prévue. L'Université Euro-méditerranéenne de Fès a pour mission l'acquisition et la diffusion du savoir ainsi que la formation et la recherche de très haut niveau orientées sur des thématiques d'intérêt pour le Maroc et pour l'espace euro-méditerranéen. Elle vise également d'être un haut lieu de réflexion basé sur les valeurs que porte le Maroc en termes de tolérance, de dialogue et d'échange entre les cultures dans la zone Euro-méditerranéenne, ainsi qu'un pôle d'excellence en matière de création et d'innovation satisfaisant aux meilleurs standards internationaux en matière d'ingénierie et de recherche à même de générer de la richesse par le savoir et le savoir-faire scientifique et technologique. Elle ambitionne de former l'élite de demain sur les questions Euro-méditerranéennes et aussi des ingénieurs et des chercheurs qui seraient des leaders dans des créneaux porteurs pour le Maroc. Il ne faut pas oublier ici que la Ville de Fès abrite la plus ancienne université au monde Al Quaraouiyine construite par Oum Al Banine fatima Al Fihriya. Tout au long des siècles Al Quaraouiyine devient une enceinte mondiale d'enseignement et une des premières universités au monde qui a assure la transmission du savoir en Europe et partout dans le monde. Au XIIe siècle, toute une série de noms parmi les plus grands vont être associés d'une manière ou d'une autre à la Quaraouiyine. L'Université euro-méditerranéenne s'inscrit dans cette lignée et aura cette vocation méditerranéenne et universelle de transmission du savoir et de développement en matière des sciences sociales et de l'ingénierie. L'Université aura un campus Universitaire de plusieurs hectares à Fès et elle accueillera des étudiants, professeurs et personnel administratif et de soutien des différents pays Euro-méditerranéens. Elle accueillera également des étudiants de la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord) et de l'Afrique. Récemment et plus précisément, le samedi 24 Novembre s'est tenue à Fès l'Assemblée Générale Constitutive (AGC) de l'Université Euro-Méditerranéenne de Fès (Université Euromed-Fès) sous la présidence du Ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, le Pr. Lahcen Daoudi. Euromed-Fès est créée sous forme de fondation et elle est placée sous la Présidence d'Honneur de son Initiateur, Sa Majesté Le Roi, Mohammed VI que Dieu L'Assiste. En effet, le projet de création de l'Université Euro-méditerranéenne à Fès émane d'une Initiative Royale et trouve son référentiel dans la lettre adressée par Le Souverain, en septembre 2008, à la Coprésidence Franco-Égyptienne de l'Union pour la Méditerranée (UpM), exprimant la volonté du Maroc de créer une Université Euro-méditerranéenne à Fès. Cette initiative a été saluée et adoptée en novembre 2008, à Marseille, lors de la conférence ministérielle des pays membres de l'UpM En 2011, Sa Majesté Le Roi a confié la mise en œuvre de l'Université Euromed-Fès au Pr. Mostapha Bousmina, Chancelier de l'Académie Hassan II des Sciences et Techniques et ancien Directeur général et co-fondateur de MAScIR (Moroccan Advanced Science, Innovation and Research) et ancien Professeur et Directeur de recherche à l'Université Laval, Québec-Canada. Le projet Euromed-Fès a été labélisé ''Projet Euro-méditerranéen'' lors de la réunion des Hauts Fonctionnaires (SOM : Senior Officials Meeting) de l'UpM en juin 2012. Ceci ouvre des possibilités à la fois de financement auprès des instances Européennes et des partenariats académiques soutenus avec des institutions du pourtour Euro-méditerranéen. L'AGC tenue le 24 novembre à Fès a désigné le Pr. Mostapha Bousmina, Président de l'Université Euromed-Fès. Les membres de l'Assemblée Générale Constitutive (AGC) de l'Université Euro-Méditerranéenne de Fès (Université Euromed-Fès) : * Le Ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation des Cadres * Le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération * Le Secrétaire Général de l'UPM * Le Président de la Fondation Anna Lindh * Le Ministre des Finances * Le Secrétaire Perpétuel de l'Académie Hassan II des Sciences et Technique * M. Othman Benjelloun * Pr. Mostapha Bousmina * Pr. Abdelhak Azzouzi * M. M'Hamed Douiri * M. Saad Kettani * Le Président de la Région de FèsBoulemane * Le Maire de la ville de Fès * Le Recteur de l'Institut Royal de la Culture Amazigh * Pr. Taib Chkili * Le Président de la CGEM * Le Directeur Général de la Caisse de Dépôt et de Gestion * Le Président de la Conférences des Présidents d'Universités du Maroc * Le Représentant du Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation des Cadres * Le Représentant du Ministère des Finances * Mme Rodi Cratza, Membre du Parlement Européen * M. Ahmed Jamai * M. Miloud Chaabi