Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
L'aéronautique marocaine faceaux nou velles mutations mondiales Le secteur confronté à une rude concurrence de la part de la Tunisie et des pays de l'Europe de l'Est
A l'horizon 2015, l'emploi dans ce secteur se situerait à 15.000 postes
Le secteur aéronautique a pu résister aux effets de la crise avec un taux de croissance de 29% en termes d'exportations sur la période 2008-2009 et de 65,5% sur toute la période 2008-2011. C'est ce qui ressort de la nouvelle étude de la DEPF (Direction des Etudes et de la Prévision Financière) intitulée : « Le secteur aéronautique marocain face aux nouvelles mutations mondiales ». Cette forte résilience à la crise économique et la reprise rapide du secteur s'expliquent, selon la DEPF relevant du ministère de l'Economie et des Finances, principalement, par deux facteurs : les stratégies menées par les opérateurs partenaires du Maroc, et le début d'opérationnalisation des actions programmées dans le cadre de l'Offre Maroc Aéronautique. Cette Offre s'articule autours de quatre voltes. Le premier concerne un cadre incitatif attractif via le statut de zone franche et des aides à l'installation à hauteur de 10% du montant total de l'investissement. Le second a trait à une offre de financement bancaire dédiée aux PME du secteur. Il s'agit ensuite d'un dispositif de développement des Ressources Humaines qualifiées à travers notamment un système d'aide aux opérateurs dans leurs efforts de formation et la création de l'Institut des Métiers de l'Aéronautique (IMA). Le quatrième volet est relatif à une offre immobilière diversifiée conforme aux meilleurs standards internationaux au sein d'une Plateforme Industrielle Intégrée (P2I) dédiée bénéficiant du statut de zone franche. A travers ces mesures, le potentiel estimé du développement du secteur se chiffre à environ 4 milliards de dirhams de PIB additionnels se traduisant par la création d'environ 15.000 nouveaux emplois directs à horizon 2015. Pour l'année 2012, poursuit la DEPF, plusieurs actions ont été programmées pour accompagner la réalisation du projet du groupe canadien Bombardier. Il s'agit d'une première usine marocaine qui devrait commencer sa production en janvier 2013, et qui sera située à Nouaceur, près de Casablanca. L'usine fabriquera des composants aéronautiques. Cet investissement de 200 millions de dollars en infrastructures devrait permettre la création de 850 emplois directs au cours des huit prochaines années. Selon l'accord signé fin 2011 avec le Maroc, Bombardier bénéficiera d'une exonération fiscale durant ses cinq premières années d'activité, et pendant les 20 années suivantes, d'un taux préférentiel d'impôt sur les sociétés ne dépassant pas 8,75 %. Dans le même ordre d'idées, la DEPF note que le développement rapide de ce secteur est conforté par l'installation des opérateurs de grande envergure à l'instar d'EADS, Boeing et SAFRAN, ayant assuré la performance de la destination Maroc. Cette industrie profite de la confiance des investisseurs à l'égard du Maroc en tant que plateforme industrielle compétitive comme en témoigne le choix de Bombardier, 3ème constructeur mondial d'avions. Malgré cette situation, certes rassurante, les analystes de la Direction affirment que le secteur est confronté à un certain nombre de contraintes. Il s'agit essentiellement de la rude concurrence, notamment de la part de la Tunisie et des pays de l'Europe de l'Est qui ont une tradition aéronautique reconnue. Face à cette donne, les différents acteurs publics et privés de ce secteur devront accélérer davantage la mise en œuvre et l'opérationnalisation de l'Offre Maroc Aéronautique pour assurer une meilleure compétitivité à la filière aéronautique marocaine, et par conséquent son attractivité afin de tirer profit des opportunités qu'offre la nouvelle configuration du secteur. A cette fin, la DEPF préconise un certain nombre de suggestions. Au niveau de l'Offre Maroc, il faut, entre autres, concentrer davantage l'investissement public sur les clusters aéronautiques créateurs de forte valeur ajoutée, afin d'accompagner leur essor. Ceci passe par le renforcement des infrastructures numériques et de transports adaptés, en réponse à des besoins sans cesse croissants en réseaux de télécommunication et en liaisons routières, aériennes, maritimes et ferroviaires desservant les régions du Grand Casablanca et Tanger. Au niveau de la formation, la DEPF suggère le renforcement des liens industrie/formation-enseignement et les liens industrie/recherche et stimuler la coopération interentreprises en matière d'innovation, et la promotion de la formation et le développement des compétences des employés. Selon les derniers chiffres du Groupement des Industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales «GIMAS », le secteur a enregistré au titre de l'exercice 2011 un chiffre d'affaires à l'export de plus de 5,2 milliards de dirhams et un taux de croissance annuel de 25% sur les dernières années. Il emploie près de 7.500 salariés hautement qualifiés contre seulement 1500 employés en 2000. Eu égard aux perspectives prometteuses de développement du secteur, note la DEPF, l'emploi dans ce secteur devrait se situer à 15.000 postes à l'horizon 2015.