Dans le cadre de la Saison Culturelle France-Maroc 2012, l'Institut français du Maroc en partenariat avec le Centre Cinématographique Marocain (CCM) présente le ciné-concert les « Mystères de l'Ouest » en tournée dans les villes de son réseau culturel. Ce spectacle mêlant plusieurs disciplines artistiques, le cinéma en plein air et la musique live, a pour but de créer un véritable dialogue entre la scène et l'écran. A travers les images d'archives marocaines inédites et une bande sonore empreinte d'influences diverses, les personnages cinématographiques et les musiciens-comédiens se côtoient et se parlent. Le film Le choix de Singhkèo Panya, directeur artistique, a été d'utiliser des films d'archive du CCM pour recréer un conte, une légende, celle d'un homme traqué, lui-même à la recherche de quelque chose. Sur fond de légendes de conquêtes et de ruées, de desperados et de banjos, de l'Ouest des océans et des soleils couchants, des histoires de rivages et de dérives, nous entrons avec délectation dans la poésie d'un cinéma encore peu connu. Les images, issues d'une sélection de 28 films, datant des années 1930 aux années 1970[1] nous révèlent la richesse et l'histoire du cinéma marocain. Dans ce choix, le réalisateur, Si Mohammed Fettaka a tenu à préserver une certaine esthétique du cinéma de ces années, à la fois un peu surannée et un peu onirique. D'ailleurs la photographie de ces films, pour la plupart tournés en noir et blanc est ici mise en lumière. Une lumière qui peut être chaleureuse et inquiétante, joyeuse et lugubre. On joue avec ces impressions et ces images à la fois vernaculaires et universelles. Le public se prend ainsi au jeu et découvre les différentes atmosphères des mystères de l'Ouest pour en percer ses secrets. Un orchestre live L'approche esthétique du film est soulignée par la musique live présente sur scène. 9 musiciens [2] s'appliquent à faire parler ces images, à raconter ce que le film ne dit pas et ce que les personnages pensent. Singhkéo Panya, musicien compositeur, est issu de la musique du monde et de la fusion. Il a voyagé et cela se ressent dans sa propre musique. Les influences éthiopiennes, d'Europe de l'Est, d'Afrique de l'Ouest ou du Maroc constituent les ingrédients de ses compositions musicales. Au-delà des rythmes traditionnels, il ajoute des résonnances électriques, créé des assemblages inattendus et joue sur les contrastes. Sur scène, les 9 musiciens, porteurs des mêmes influences, interprètent les compositions de Singhkéo Panya avec une certaine énergie. Les musiciens font partie du spectacle et le public le voit. Les deux chanteurs/musiciens-comédiens prennent place pour chanter, scander et jouer ce que la musique ordonne. Ils créent ainsi le trait d'union entre la scène et l'écran. Le dialogue d'une scénographie Dans le spectacle des « Mystères de l'Ouest », la place de l'écran et celle des musiciens est étroitement liée. Le regard du spectateur alterne entre le film et le concert. Les musiciens vont au-delà d'un simple accompagnement musical. Ils n'hésitent pas à s'imposer face à cet écran pour continuer le récit comme ils l'entendent. Les nombreux instruments sont bien présents et l'ensemble attire l'œil. Est-ce un groupe de rock ? Une fanfare ? Le collectif 47 aime surprendre et invite chaleureusement le public à vivre l'histoire des « Mystères de l'Ouest » à travers sa musique et les images d'archives du cinéma marocain.