Les récentes tensions intérieures et régionales ont mis en lumière l'importance de mener de manière résolue les réformes économiques et sociales envisagées, estime le FMI. Il note que la croissance est devenue certes de plus en plus inclusive durant la décennie écoulée, mais il est nécessaire d'appliquer de manière résolue les réformes projetées en matière de gouvernance, de régionalisation et de progrès social pour répondre aux besoins restant à satisfaire. Cependant, des risques politiques liés à l'application de la réforme des subventions et à l'assainissement des finances publiques subsistent. Le Fonds souligne qu'une forte détérioration de l'activité économique dans les pays partenaires commerciaux avancés pourrait avoir de graves retombées sur la croissance et la balance des paiements. Cependant, grâce à un faible niveau d'inflation et à une solide demande intérieure, la croissance non agricole devrait rester résiliente face à des chocs d'envergure modeste. Dans un scénario très défavorable, où les pays avancés accuseraient un ralentissement d'une ampleur semblable à celle de la grande récession, la croissance non agricole pourrait perdre 2,5 points de pourcentage. En revanche la contagion financière devrait rester limitée. Le programme de réformes structurelles visant à accroître la croissance potentielle devrait renforcer la capacité de résistance de l'économie aux chocs extérieurs à moyen terme. Le Maroc est vulnérable à une poussée des cours internationaux du brut. Une augmentation de 10 dollars du prix du baril alourdirait la facture d'importations pétrolières d'environ 0,7 milliard de dollars (0,6 % du PIB). Le renchérissement du pétrole affecterait également les partenaires commerciaux du Maroc, d'où un creusement du déficit du compte courant et une réduction de la croissance encore plus prononcés. Le Maroc envisage de diversifier ses sources d'énergie, grâce à d'importants investissements dans les énergies renouvelables, de manière à dépendre moins du pétrole à moyen terme. Il envisage en outre d'adopter une stratégie de couverture contre les fluctuations des cours du brut. Le FMI précise que le déficit global et le déficit corrigé des variations conjoncturelles devraient être ramenés à moins de 3 % d'ici 2017. Le solde budgétaire corrigé des variations conjoncturelles (net de subventions) devrait être réduit à moyen terme à mesure que les dépenses de subvention diminueront plus rapidement que les autres dépenses discrétionnaires. Un accord au titre de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) permettra de soutenir les politiques des autorités en offrant une assurance contre les chocs exogènes. Les autorités mènent des politiques pour traiter les facteurs de vulnérabilité extérieure et budgétaire liés au risque potentiel d'une évolution défavorable de la situation dans les partenaires commerciaux et des cours internationaux du brut. La reconstitution des marges de manœuvre budgétaires et extérieures prendra toutefois un certain temps. Au vu de cela, un accord LPL offrira un accès à des financements complémentaires pour faire face aux besoins de balance des paiements qui pourraient se manifester si les risques se matérialisaient à court terme. Un accord LPL aurait également pour effet de renforcer la confiance des investisseurs et de faciliter l'accès aux marchés de capitaux internationaux en signalant que les politiques mises en œuvre par le Maroc sont saines et que les autorités disposent de ressources suffisantes dans lesquelles elles peuvent puiser en cas de besoin.