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Adil Douiri, Président de l'Alliance des Economistes Istiqlaliens: Il y a risque d'accident macro-économique si on ne change pas le cap de la politique économique
Ralentir la hausse des importations de biens de consommation, l'urgence étant de produire et non pas de consommer Déplacer l'effort d'investissement public, pendant quelques années, de l'infrastructure vers la construction des unités industrielles et des stations touristiques Le pilotage de l'économie marocaine doit se concentrer, d'une manière plus intense, sur les réserves de changes, notamment les exportations de biens et de services et ce, plus largement, sur une phase transitoire de 3 à 4 ans, a estimé, mercredi soir à Casablanca, le Président de l'Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI), M. Adil Douiri. «Depuis 2011, l'environnement macro-économique mondial a défavorablement évolué pour le Maroc», a-t-il relevé lors d'une conférence sous le thème «politique économique du Royaume: un virage urgent face à un risque sérieux», ajoutant que l'économie nationale risque un accident macro-économique sérieux si les décideurs du secteur public ne changent pas le cap de la politique économique. «Si le Maroc ne réagit pas avec vigueur et autorité, les réserves de change passeront sous un seuil critique qui conduira à une mise sous tutelle de l'économie nationale par les institutions financières internationales», a-t-il prévenu. Il a indiqué à ce propos qu'il ne faut pas se tromper d'objectif ni se focaliser sur plusieurs objectifs à la fois, mettant en avant trois corrections de la politique économique actuelle de nature à éviter au Royaume «l'imminent gros accident». Aussi, l'Alliance préconise-t-elle de ralentir autant que possible la hausse des importations de biens de consommations, l'urgence étant de produire et non pas de consommer, a expliqué M. Douiri, précisant que tous les leviers doivent être mis en uvre pour freiner la hausse des importations des biens de consommations, notamment par des mesures douanières ou par un glissement de la valeur du dirham. Il a également recommandé une modification du rôle de l'Etat dans la mise en œuvre des grands plans sectoriels exportateurs via une implication directe dans l'achèvement de certains projets, entre autres, les stations du Plan Azur, du Plan National d'Offshoring ou encore les grands complexes industriels. Pour ce qui est de la troisième correction, le président de l'AEI a appelé à un déplacement de l'effort d'investissement public, pendant quelques années, de l'infrastructure vers la concrétisation des grands projets de construction des unités industrielles et des stations touristiques. Une fois terminée, chaque station touristique, ajoutera 2 à 4 milliards de dirhams (MMDH) par an de chiffre d'affaires à l'export et un complexe industriel comme celui de Tanger rajoutera environ une quinzaine de MMDH (chiffre net des importations), a-t-il souligné, ajoutant que le renforcement du dispositif réglementaire de préférence nationale (commande de l'Etat adressée aux entreprises marocaines en priorité, même à prix légèrement supérieur) devient indispensable pour freiner les importations de services. Après avoir salué un certain nombre d'initiatives apportées par l'actuelle loi de finances (2012) notamment la création du Fond de Cohésion Social (FCS), la mise en œuvre du programme anti-sécheresse et la forte taxation des automobiles haut de gammes, l'Alliance a proposé quelques mesures à intégrer dans la prochaine loi de finance (2013). Il s'agit notamment de l'unification de l'ensemble des programmes de lutte contre la pauvreté sous le chapeau unique du FCS, l'accélération de la production de logements par l'adoption d'un logement économique pour la classe moyenne, ainsi qu'un certain nombre de mesures fiscales visant à encourager la très petite entreprise (TPE). Réunissant les cadres, dirigeants et chefs d'entreprise du parti de l'Istiqlal, l'Alliance des Economistes Istiqlaliens a pour objectif de porter des propositions en matières de mesures économiques et financières en ouvrant un certain nombre de débats stratégiques en vue d'enrichir le débat national.