Mohammed Kharbouch a derrière lui une longue histoire d'amateur d'art et d'artiste peintre. Cet homme héritier d'un patrimoine familial ressourcé dans l'architecture et la décoration traditionnelles, a toujours considéré la création artistique, sa culture et son impact social comme un fait de civilisation indéniable. Depuis plusieurs années, il suit tout ce qui touche de près ou de loin à la chose artistique : expositions, discours critique, marché de ventes et autres manifestations du genre. Comme artiste peintre, il a élaboré une manière de style qui l'inscrit dans une picturalité géométrique à connotation architecturale. Les motifs qu'il peint confinent à l'arabesque, la rosace, au losange et autres figures symboliques arabo-musulmanes, avec une prédominance du mouvement et une technique d'imbrication des formes. C'est un décoratif abstrait qui aime s'exprime par allégories et métaphores interposées. Le papier reste le support de choix, il virtualise les teintes et présente un fond similaire au plâtre ou à un mur chaulé ; c'est un absorbant sélectif et efficace, qui donne aux encres ainsi qu'à la gouache un surplus de vitalité, partant de visibilité, en en dénaturant à bon endroit, légèrement, la teneur chimique. Dans son atelier à Rabat, Mohammed Kharbouch cumule les expériences graphiques et chromatiques, veillant à la qualité prégnante de la couleur. Il incruste les formes dans une trame stylisée, valorisant les motifs comme s'il s'agissait d'une tapisserie. Chaque détail est mis en connivence et l'ensemble finit par former une ossature solide ; c'est un travail d'ourdissage délicat, qui verse dans la contemplation ou la stimule, un travail répétitif à souhait, à travers un jeu serré d'expressions/variantes, de signes et de figures nées de l'imagination de l'artiste. Jaloux de son art en particulier, de l'art en général, M. Kharbouch compte organiser prochainement un congrès national sur la situation de l'art plastique au Maroc. Y seront certainement conviées toutes les personnes motivées, amateurs, connaisseurs, spécialistes, pour débattre de la problématique des faux qui circulent à foison ces derniers temps, du rôle de l'expert dans ce domaine, du marché qui prend de plus en plus d'ampleur, et d'importance dans la promotion artistique, etc. Un congrès qui sera le bienvenu et qui ne manquera pas d'impacter sur la scène culturelle et plastique du pays.