La Galerie Bab Rouah de Rabat offre, à partir du 17 décembre 2010 et jusqu'au 22 janvier 2011, une rétrospective de l'œuvre de Mohamed Atallah. Un travail où le conceptualisme règne en maître. Dans un carré il y a de l'espace. Dans l'espace il y a du graphisme. C'est ainsi que l'artiste-peintre Mohamed Atallah conçoit son module. Inspiré de l'art islamique, il est une œuvre visuelle et un maillon incontournable de l'architecture. En 1970 pour remplacer le tableau classique élaboré sur chevalet et encadré par la suite, Mohamed Attallah a mis à jour ce concept. Ce courant s'apparente aux courants naissants alors de l'art systématique et à une variante de l'art conceptuel dans son expression la plus large et la plus basique. Dans une de ses déclarations à la presse Mohamed Atallah explique: «Le multiple/module» est une œuvre complète en elle-même, mais son rôle se parfait grâce à l'assemblage. Ils sont donc conçus pour couvrir les surfaces jusqu'à l'infini et partant, adaptables à l'architecture». Le travail de cet artiste peut s'assimiler à celui d'un designer d'intérieur Mohamed Attalah a effectué plusieurs recherches autour du zellige qu'il a intégré dans certaines de ses œuvres. «Ses sources ne sont pas celles du néoplasticisme européen, mais la permanente tradition arabe de la décoration en plâtre et des moucharabiehs, autant mystérieux comme suggestifs» observe Carlos Arean, critique d'art espagnol. Dans une rétrospective qui s'ouvre le 17 décembre à la galerie Bab Rouah, les amateurs d'art contemporain pourront apprécier son travail. Le cheminement de l'œuvre de Mohamed Attalah est d'abord le parcours d'une vie. Né à Ksar Kébir, l'artiste a étudié à l'Ecole des Beaux Arts de Tétouan avant de rejoindre l'Espagne, l'Italie et enfin la France. Après avoir créé des paysages inspirés du travail de son maître Bertuchi, il évolue vers des styles post-impressionnistes et expressionnistes par la suite, tout au début de son séjour en Espagne. En Italie, il découvre le Zen et le Tao. Il s'interroge sur le sujet motif, l'expression et la technique. En 1972, il s'installe en France et fonde l'atelier de recherche esthétique. C'est un espace dédié à la promotion de l'art contemporain et sert à organiser des évènements culturels. Il va, par la suite, enseigner à l'Ecole des Beaux Arts de Caen et travailler sur divers systèmes de codage, il crée à l'aide de l'ordinateur et produit une revue d'art vidéo «Are Video». Après un séjour à Grenade en Espagne, il conçoit «Arabesque», œuvre composée de 300 modules, continuels, 137 modules et inclinaisons, encore inachevés-séries d'œuvres issues de différentes méthodes de superpositions et permutations.