Cinq grosses pointures du comité du MAS, soit le tiers des membres ont annoncé leur démission – ou gel de leur activité - à l'issue d'une Assemblée générale très, très peu... ordinaire. A savoir Abdelhak Marrakchi, Khalid Benouhoud, Abdellatif Benchekroun, Anas Lahlou (démissions) et Ahmed Mernissi (gel jusqu'à nouvel ordre) ! Pour un club qui vient de remporter 3 coupes des plus gros calibres national et continentaux, il y a de quoi se jeter du haut du minaret de la Mosquée Moulay Idriss ! Pourtant tout présageait d'une fiesta à l'Espagnole dans un hôtel-Barcelo tout indiqué où le scénario s'est déroulé de toutes les A.G de l'Histoire du club. Depuis l'accueil où le filtrage était aussi rigoureux que diplomatique jusqu'à une salle de conférence des plus sophistiquées (configuration, technicité de sonorisation, etc.) en passant par une documentation fournie et claquante à la presse et aux adhérents. On était loin des « souks Laghzal » et autres joutiyates d'A.G d'époques sombres... En ouverture, Marouane Bennani adressa un discours protocolaire faisant le tour des péripéties vécues par le comité et le reste des staffs pour offrir à la capitale spirituelle et le Royaume du Maroc des couronnements qui ont défié la chronique et notamment la chronique... financière. Néanmoins, le N° 1 du MAS restera... « seigneur » en distribuant congratualtions à profusion à tous les contributeurs... moraux ou matériels. Après quoi, 3 rapports costauds vont défiler arrosant l'assistance de moults bilans rivalisant de succès... Le rapport moral démarre en trombe avec un listing des trophées de naguère : 2 Coupes du trône, 4 titres de champion... Et, tout d'un coup : 3 trophées à la fois (Coupe du Trône et 2 Coupes d'Afrique) réalisés par un seul comité ... en une saison ! Des exploits applaudis par tout un peuple, s'énorgueille Aziz Laâmoul, un secrétaire général des plus studieux du groupe sur le stade et au bureau et qui met les performances des Canaris sur le compte de la stabilité administrative et technique du club fassi. L'épopée des Tigres n'a, d'ailleurs, pas échappé aux techniciens Belgo-Hollandais des équipes nationales qui ont puisé à fond dans le réservoir massiste. Pas moins de 5 Massaouis ont été sélectionnés en Equipe Nationale 1 sans compter ceux qui ont participé à diverses concentrations. Pour le reste, Ben Maâmar et Halhoul d'une part et Amr Attillah ont figuré en sélection olympique et juniors. Certes, le championnat 2011-2012 a été plutôt quelconque (6ème place), mais tout cela, déplore le rapport, est à mettre sur le compte d'épuisements, physique et psychique endurés durant 2 saisons harassantes pour cause du nombre démentiel de rencontres domestiques et africains ! Mais qu'à cela ne tienne, l'avenir est prometteur avec une base qui grouille de jeunes talents notamment que couve une école qui montre les dents avec des palmarès éloquents comme détaillé par le président de la « Commission des jeunes ». « Nous sommes partis pratiquement de zéro s'indigne Khalid Karami Senhaji : des terrains et installations sans eau d'arrosage, ni éclairage, sans fax, ni téléphones, sans locaux décents, ni équipements convenables, ni services de santé, ni documents, ni, ni... Heureusement, pour nos gladiateurs, qu'il y avait... l'air de Moulana pour survivre !! Paradoxalement, toutes ces misères du monde ont produit une révolution d'esprit et de corps qui ont fini par donner fruits. Ainsi, l'Ecole des Jeunes Tigres a quasiment écrasé leurs championnats respectifs pour se qualifier aux finales des « moins de 15, 17 et 19 ans » !! tapant ainsi dans l'œil des coaches Idrissi, Ben Abicha et consorts qui ont élu pas moins de 5 Massaouis chez les Vert et Rouge ! Parallèlement, l'autre « œil », celui d'un Rachid Taoussi perspicace malgré les pressions continentales, n'a pas manqué de repérer et intégrer bien des talents made – in MAS Scholl – une entité qui s'est engagée dans des partenariats avec des consoeurs étrangères dont un certain Club de Valence (France). Cerise sur le gâteau, l'Ecole du MAS s'est... féminisée en enfantant une équipe des « Massaouiates » décidées à mouiller le maillot pour honorer la Bannière jaune et noire des Tigres du Saïss. Holé, Holé !! Hélas, les « youyous » de cette fête annuelle devaient s'arrêter là avec un rapport financier qui fit sauter au plafond, avant de l'éjecter hors de la salle, un ex-président ! Ahmed Mernissi himself !! Un rapport financier lu par l'expert M. Ammouri et que Mernissi rejette tout de go, car il n'aurait pas été soumis à l'étude préalable (15 jours) des adhérents. Dire que ça n'arrive pas la 1ère fois ! Ledit « Rapport-des-sous » - pourtant audité par un grand cabinet de Conseil Fiscal et Juridique – qui atteste de recettes de 32.595.951,93 dirhams (mais dont seuls 27.777.436,93 dirhams sonnants et trébuchants ont été encaissés). A l'opposé, les dépenses se sont élevées à 28.710.714,85 dh dont 23.787.495,31 dh décaissés. Des chiffres « inintelligibles » par Si Ahmed qui avait déjà quitté la pelouse précisant qu'il gèlait sa participation au comité alors que le consortium des adhérents approuvait à l'unanimité les rapports, moral et financier. Ecoeuré, Mohamed Moujtahid s'empare du micro pour déplorer une ambiance de lendemain d' « échapatoire de relégation du MAS en 2ème division »?! En guise de conclusion, ce membre fédéral explique que le MAS est « victime de son environnement » alors que le club fanion de la capitale spirituelle venait de se classer 2ème dans le continent africain du football !!! Il n'en fallait pas plus pour provoquer une cascade de démissions qui plongea comité (ou ce qu'il en reste), adhérents et journalistes dans un iceberg d'interlocations et de dépits. Les 3 coupes glorieuses, exhibées sur cette estrade majestueuse, pouvaient alors pleurer des larmes de crocodiles à emporter dans leurs flots la fierté des Massaouis du monde !