La dernière augmentation des prix à la consommation de l'essence, du gasoil et du fuel industriel a fait l'objet de critiques de la part des associations de défense des consommateurs et des professionnels du secteur du transport qui ont exprimé leur rejet catégorique de cette hausse. Ainsi, pour la Ligue nationale de la protection du consommateur, le gouvernement n'a pas tenu sa promesse. «Le gouvernement avait affirmé qu'il n'augmenterait pas les prix des carburants jusqu'à l'année prochaine, or il vient de décider cette hausse vertigineuse dans cette conjoncture difficile», une décision qui aura de fortes répercussions sur les produits alimentaires et le transport routier, des marchandises et des légumes en particulier, et donc sur la consommation quotidienne du citoyen, a souligné le président de la Ligue, Mohamed Bel Mahi. Devant cette situation, M. Bel Mahi a appelé le gouvernement à revenir sur sa décision ou à adopter des mesures en faveur des classes sociales défavorisées par cette hausse. Même son de cloche du côté du président de l'Association marocaine de protection et d'orientation du consommateur, Bouâzza Kherrati, pour qui le consommateur sera la première victime de cette décision, estimant que cette hausse drastique des prix à la pompe de l'essence et du gasoil est une première au Maroc. «Alors que le gouvernement prône la défense du pouvoir d'achat du citoyen, nous constatons que c'est le contraire qui s'est produit, en augmentant les prix des carburants et non des salaires», a déclaré à la MAP M. Kherrati. Pour sa part, Mohamed Harrak, secrétaire général du syndicat des chauffeurs de taxis a indiqué dans une déclaration similaire que le syndicat «définira lors de la prochaine réunion le 10 courant, les mesures qu'il faudrait prendre face à cette hausse vertigineuse des prix des carburants prise par le gouvernement». Il a évoqué, dans ce cadre, la possibilité de demander au gouvernement la consécration d'un tarif spécial pour les moyens de transport public. «Autrement, soit nous répercuterions cette augmentation sur le consommateur, soit ce serait aux transporteurs de supporter les pertes dues à cette hausse, sachant que les deux solutions ne règlent pas la crise déclenchée par le gouvernement», a-t-il dit. Les prix des carburants à la pompe ont été augmentés samedi à minuit d'environ 20% pour l'essence et de 10% pour le gazole. Le prix à la pompe de l'essence a été augmenté de 2 dirhams le litre (un litre vaut actuellement 12,24 dirhams) et celui du gazole de 1 dirham (un litre comptant désormais 8,20 dhs au lieu de 7,20). La décision d'augmenter les prix des carburants permettra à l'Etat de soutenir les catégories sociales défavorisées, tout en poursuivant sa politique des investissements publics, a expliqué le ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Fouad Douiri, ajoutant que «cette mesure permettra également à l'Etat d'économiser 4,5 milliards de dirhams (MMDH), voire 5 milliards pour les sept prochains mois par rapport au volume attendu pour l'énergie et qui est de l'ordre de 50 MMDH».