A la différence de la confection, l'offre textile marocaine reste relativement modeste, essentiellement orientée vers le marché local et peu tournée vers l'exportation. Tel est, en tout cas, le constat de l'Institut Français de la Mode (IFM) dressé dans sa « Lettre économique » du mois de mai. Les exportations de textile du Maroc n'ont ainsi totalisé que 321 millions d'euros en 2011, ajoute la même source. En revanche, les importations ont atteint l'équivalent de 1,9 milliard d'euros en 2011. Le premier fournisseur de textile du Maroc est l'Espagne, avec une part en valeur de 19,6 % dans l'ensemble des importations du Royaume en 2011. Le deuxième fournisseur est la Chine (17,5 %). Les importations en provenance de Chine se sont nettement intensifiées, puisque l'Empire du Milieu ne représentait que 10,3 % des approvisionnements en 2007. Le troisième fournisseur du Royaume est l'Italie : 12,1 % des importations textiles en 2011, suivie par la France (11,3 %). La France, qui était jusqu'en 2003 le premier fournisseur textile du Maroc, a vu son importance relative s'éroder régulièrement ces dernières années dans les approvisionnements marocains. Pour l'ensemble de l'année 2011, les exportations françaises de tissus vers le Maroc ont totalisé 247 millions d'euros, soit une hausse de 7,7 % par rapport à 2010. Le Maroc est le deuxième pays de destination, après la Tunisie, des exportations françaises de tissus. Autre élément soulevé par l'IFM : Si le secteur textile travaille en grande partie pour les besoins du marché local, la confection, qui totalise la majorité des entreprises du secteur, est en revanche orientée vers l'exportation. En 2011, les exportations d'habillement du Maroc se sont élevées à 2,3 milliards d'euros. Au cours de la période 2002-2005, les exportations marocaines ont vu leur importance relative s'éroder au sein des approvisionnements européens d'habillement, au profit des autres concurrents, tels que la Chine, le Bangladesh ou la Turquie. Le démantèlement des quotas de 2005 a, en outre, fortement affecté l'activité des confectionneurs marocains. Toutefois, en 2006 et 2007, les exportations ont bénéficié d'une certaine amélioration, notamment sous l'impulsion des ventes vers l'Espagne. Le Maroc a ainsi su valoriser sa proximité géographique avec la Péninsule ibérique, en s'inscrivant dans la dynamique de la fast fashion pratiquée notamment par les distributeurs du groupe Inditex. Le recul de la consommation sur les marchés européens à partir de 2008 a, en revanche, mis un terme à la reprise de l'activité amorcée en 2006. La situation s'est toutefois améliorée en 2011, tout particulièrement au cours du premier semestre. Les exportations d'habillement ont ainsi bénéficié, l'an passé, d'une hausse de 5 % mesurée en euros, ce qui leur a permis de retrouver un niveau légèrement supérieur à celui de 2008. L'IFM fait savoir, en outre, que les exportations marocaines d'habillement vers l'Union Européenne sont très concentrées sur deux marchés qui en absorbent 74 % en valeur (l'Espagne et la France). Ces pays totalisent respectivement 39,2 % et 35,3 % des exportations. La troisième destination des exportations marocaines est le Royaume-Uni. Les exportations vers ce pays ont perdu beaucoup de terrain ces dernières années : elles n'ont plus totalisé que 7,1 % des exportations en 2011, contre 14,4 % en 2007. Par ailleurs, poursuit la même source, la crise a mis en lumière une grande dépendance du secteur textile marocain vis-à-vis des marchés européens. C'est pourquoi les entreprises du secteur, conscientes du relais de croissance que constitue le développement d'une classe moyenne marocaine, s'intéressent de plus en plus au marché local. La même source évoque, par ailleurs, que le textile-habillement reste un secteur clé pour l'économie marocaine. Il représente 4 % du PIB et 38 % des emplois. L'IFM, citant le Haut Commissariat au Plan (HCP), indique que le PIB marocain devrait connaître en 2012 une croissance de 4,1%, ce qui correspond à un léger ralentissement par rapport à 2011. L'économie marocaine devrait bénéficier cette année de deux soutiens, l'investissement public et une consommation intérieure dynamique, dans un contexte où l'inflation demeure maîtrisée, affirme l'IFM.