Bénéficiant d'une position géographique idéale, d'une main d'œuvre qualifiée et d'une infrastructure moderne et intégrée, la nouvelle usine Renault-Nissan Tanger fait figure de projet inédit en Afrique par sa capacité à maîtriser l'ensemble de la chaine de production. Cette grande plateforme industrielle est, en effet, conçue pour s'intégrer parfaitement à son environnement économique et tirer profit de la disponibilité des équipementiers, de conditions de production optimales et de grandes capacités d'exportation vers les marchés mondiaux à travers le grand port de Tanger Med. Tout un système de transport multimodal mis à disposition Pour Paul Carvalho, l'usine Renault-Nissan, qui s'étale sur 300 ha, dont 250 ha couverts, jouit d'un positionnement géographique idéal pour un projet de cette envergure, à quelque 30 km de l'aéroport et de la zone franche d'exportation (TFZ), où sont installés de nombreux équipementiers, à quelque 25 km de Tanger et à moins de 30 km du complexe portuaire Tanger Med. Le site bénéficie également de la disponibilité d'un système de transport multimodal, formé par la route nationale express Tanger-Tétouan, l'axe autoroutier Tanger-Tanger Med et le chemin de fer, de quoi faciliter l'approvisionnement en composantes et l'exportation du produit fini. Le réseau de chemin de fer sera particulièrement sollicité. Selon M. Carvalho, trois trains directs relieront chaque jour l'usine au port de Tanger Med avec une capacité de 230 véhicules pour chaque train, sachant que Renault-Nissan Tanger dispose d'une aire de stockage des nouvelles voitures d'une capacité de 7.000 véhicules. Du côté de Tanger Med, le constructeur bénéficiera d'un quai de 13 ha pour préparer ses véhicules à l'export. Robotisation et respect de l'environnement A la pointe de la technologie, l'usine dispose d'une chaîne de production moderne et en partie robotisée, notamment dans la phase de l'emboutissage, contrôlée à 100 pc par des robots en raison de la complexité de cette étape. Pour sa part, la zone tôlerie est contrôlée par 23 machines intelligentes dirigées par l'homme, alors que l'activité d'assemblage repose en grande partie sur le travail humain. En tout, le taux de mécanisation de l'usine est de 30 pc, précise M. Carvalho. La chaîne de production prend aussi en considération le souci environnemental. A cet égard, l'atelier de peinture adopte la technique de chauffage de l'eau par l'utilisation de la biomasse (bois et autres matière organiques). Selon Gaëlle Archambault, responsable du service d'environnement durable, l'usine tente d'être autonome en énergie à travers l'exploitation des énergies renouvelables et le traitement et la réutilisation des eaux. La formation, pierre angulaire L'usine emploie actuellement quelque 2.500 cadres, ingénieurs et techniciens, dont plus de deux cent étrangers, que ce soit dans la chaîne de production ou dans la formation. Le centre de formation aux métiers de l'automobile, inauguré en mars dernier dans la plateforme industrielle Renault-Nissan pour un coût de 86 millions de DH, supervise en effet la formation d'une nouvelle génération de techniciens et de cadres spécialisés dans les différents métiers de l'automobile. Le responsable de la formation au centre, Youssef Sbai, a noté que l'industrie automobile est considérée comme la deuxième industrie la plus complexe au monde, ce qui exige une formation adéquate et précise dans les différentes filières. Sur une superficie de 5.600 m2, le centre compte 22 écoles, 8 ateliers de formation et des centres de formation parallèle, où suivent leur formation les employés de l'usine. Dès 2013, le centre dispensera ses services également aux employés et cadres des équipementiers et sous-traitants de Renault.