Malgré les troubles ayant secoué la région arabe en 2011, le Maroc a pu préserver sa stabilité et afficher une croissance positive durant cette année, estime le cabinet international d'intelligence économique Oxford Business Group (OBG). «Malgré les troubles politiques qui ébranlent le monde arabe depuis début 2011, le Maroc a conclu l'année relativement indemne (...), en affichant une croissance économique positive», indique le think-tank dans une analyse. Selon le groupe, le maintien de la croissance des secteurs non agricoles, les politiques macroéconomiques saines et les réformes politiques en cours ont en effet permis au Maroc d'enregistrer l'an dernier l'un des taux de croissance «les plus élevés de la région». Cependant, concède la même source, la hausse des dépenses publiques, qui ont essentiellement permis de financer les subventions, les salaires et les retraites, ont pesé lourdement sur le déficit budgétaire. Citant le Haut-commissariat au plan (HCP), OBG indique que la croissance globale du produit intérieur brut (PIB) devrait passer de 3.7 pc en 2010 à 4.8 pc en 2011, un taux supérieur aux prévisions initiales de 4.6 pc. Bank Al-Maghrib prévoit, pour sa part, une croissance de 4.5 à 5.5 pc cette année, ajoute le groupe, expliquant que ces performances font notamment suite aux améliorations réglementaires et législatives opérées. Ces améliorations ont contribué à limiter la bureaucratie et à renforcer la concurrence, poursuit le think-tank, notant que le Maroc a gagné 21 places au classement du rapport «Doing Business 2012: entreprendre dans un monde plus transparent», publié par la Banque mondiale en octobre dernier. Plusieurs projets d'envergure étaient effectivement en chantier en 2011, et nombre d'entre-deux devraient contribuer au maintien de la croissance en 2012, indique la source, rappelant l'ouverture en décembre dernier à Casablanca du Morocco Mall, le plus grand centre commercial de la région, qui a nécessité un investissement de 2 milliards de dirhams, créant ainsi près de 6.000 emplois. La société de transport canadienne +Bombardier+ a choisi d'investir dans le secteur aéronautique marocain en novembre 2011, en réalisant un premier investissement de 200 millions de dollars pour financer la construction de son premier site dans la banlieue de Casablanca, selon l'analyse d'OBG. Passant en revue les résultats enregistrés dans certains secteurs comme celui de l'énergie et du tourisme, OBG souligne que le Maroc devra relever un certain nombre de défis cette année, notamment le contrôle de l'inflation, qui pourrait passer de 1.6 pc en 2011 à 2.5 pc en 2012, alimentée par la hausse de la demande de produits importés. Le déficit budgétaire devait s'établir 4.3 pc du PIB fin 2011, un taux supérieur aux 4 pc initialement anticipé par le gouvernement, essentiellement justifié par l'augmentation des dépenses sociales, poursuit le think-tank, rappelant que le gouvernement marocain, soucieux de préserver la stabilité sociale, a revu le montant des subventions à la hausse pour 2011, des 17 milliards de dirhams prévus à 43 milliards de dirhams. Ces subventions ont principalement bénéficié aux secteurs alimentaire et pétrolier, estime la même source, soulignant que le gouvernement espère voir diminuer ces subventions de 8 pc en 2012, pour atteindre 40 milliards de dirhams. Par ailleurs, OBG estime qu'avec un nouveau gouvernement, «qui semble déterminé à poursuivre le développement du pays dans l'ensemble des secteurs, et à maintenir des prévisions de croissance élevées, le Maroc est bien placé pour servir d'exemple en 2012».