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En raison d'une «saisie conservatoire», pour impayés, des ferries «Biladi» et «Marrakech» Des centaines de voyageurs bloqués pendant deux jours à Sète
La situation s'est enfin débloquée pour les passagers, mais le litige demeure
Les ferries «Biladi» (Comarit) et le «Marrakech» (Comanav), assurant la liaison entre Tanger et le port français de Sète (sud) ont été saisis successivement par décision de la justice française pour créances impayées et empêchés de lever l'ancre à destination du Maroc, laissant des centaines de passagers à quai. Le «Biladi», qui devait quitter le port de Sète jeudi soir, a été assigné le premier, suite à la notification d'une décision de «saisie conservatoire» exécutée par huissier. A son tour, le «Marrakech» a été retenu, à son arrivée de Tanger, vendredi. Les armateurs des deux bateaux doivent payer de lourdes factures, notamment de gasoil, accumulées durant les derniers mois, selon des sources portuaires. Du fait de cette saisie, quelque 400 passagers qui devaient prendre la mer à bord du «Biladi» étaient bloqués au port, jeudi. La situation pour ces derniers s'est débloquée, samedi, suite aux efforts déployés par le consulat du Maroc, en coordination avec les ministères marocains chargé des MRE, des Affaires étrangères et de la Coopération et de l'équipement et du transport, permettant ainsi à tous les passagers du ferry «Biladi»d'embarquer vers Maroc. C'est ce qu'a affirmé M. Abdellatif Maâzouz, ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger dans une déclaration à l'agence de presse marocaine MAP. «Certains passagers ont récupéré leurs billets de voyage alors que d'autres ont embarqué vers le Maroc avec l'assistance des autorités française et de la société civile marocaine établie en France», a-t-il déclaré. M. Maazouz a indiqué que son département a créé une cellule d'urgence pour éviter que ce genre de problème ne se reproduise, en attendant de trouver une solution au litige qui oppose la compagnie à ses fournisseurs. Le ministre a fait savoir que la Comarit, propriétaire du ferry «Biladi», a payé le tiers des créances impayées estimées à plus de 3 millions d'euros, avant la décision de «saisie conservatoire». Pendant les deux jours de blocage, les passagers ont bénéficié sur place, d'un dispositif «important» de prise en charge, a-t-on assuré samedi auprès du Consulat Général du Maroc à Montpelier. Pour éviter tout débordement, les services consulaires marocains se sont mobilisés, en coopération avec les autorités locales, pour apporter toute l'assistance nécessaire aux passagers, dont la plupart d'entre eux ont été relogés dans des hôtels à proximité du port, alors que des lits ont été aménagés au sein de la gare maritime pour ceux ayant souhaité rester sur place (une trentaine), a-t-on précisé de même source. Les voyageurs, dont une grande majorité avait déjà quitté samedi Sète en direction du Maroc, soit par voie maritime via Barcelone ou routière, ont été invités à contacter leurs agences respectives pour les modalités de remboursement de leurs billets. Pour le deuxième ferry, «Le Marrakech» de la Comanav, empêché également de repartir vers Tanger, seule une vingtaine de billets avaient été vendus et les voyageurs concernés ont été contactés pour les informer de l'annulation de la traversée, selon la même source. Un communiqué du Consulat Général du Maroc à Montpellier avait assuré, samedi matin, qu'il s'est mobilisé pour assister les 400 passagers victimes de la défaillance de leur transporteur privé, durant les deux derniers jours. La Consule générale du Maroc à Montpellier, Mme Soraya Jabry, et ses collaborateurs se sont rendus sur le port pour prêter «assistance et confort psychologique, matériel et logistique, en étant à leur côté de bout en bout dans cette épreuve», a-t-on appris de même source. «La bonne collaboration avec les autorités françaises a permis de canaliser la situation» et d'»éviter tout désagrément majeur à nos ressortissants», souligne le communiqué. Les enfants en bas âge ont été logés la nuit de jeudi à vendredi dans des hôtels de proximité avec leurs parents, alors que pour les autres, des lits ont été aménagés au sein de la gare maritime pour les accueillir, avec mise à disposition de nourriture à volonté, selon la même source. Une trentaine de personnes restées sur les lieux, espérant repartir sur le «Marrakech» qui devait arriver vendredi, avaient été également «accompagnées, assistées et prises en charge» une deuxième nuit, avec la contribution notamment d'associations marocaines, dont celle des travailleurs et commerçants marocains de Nîmes. Ces personnes ont pu reprendre samedi matin la route d'»une manière sereine», de même qu'une dizaine de transporteurs qui «ont fait le choix délibéré de passer la nuit à la Gare maritime pour être près de leurs fourguons en surcharge». Les services consulaires ont «assuré leur sécurité via les autorités françaises compétentes jusqu'au dernier départ samedi à 18h30», indique le communiqué. Depuis le début de l'incident, une permanence a été, par ailleurs, assurée en continu au niveau du Consulat Général du Maroc à Montpellier, avec la mise en place de lignes téléphoniques dédiées pour recueillir «toutes les doléances ou orientations sur toutes les questions qui pourraient se poser aux passagers ou aux membres de leurs familles».