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Les indicateurs pour l'avenir de l'école marocaine sont prometteurs Entretien avec Mme Latifa Lâbida, secrétaire d'Etat chargée de l'enseignement scolaire
Le suivi des réalisations des projets du Programme d'Urgence est une question qui retient l'attention des responsables du ministère de l'éducation nationale et de l'opinion publique qui suit l'évolution de ce programme avec un intérêt particulier. Un dispositif de suivi de ce vaste programme a été élaboré par les directions compétentes du ministère et a consisté en la constitution d'équipes de gestion et de suivi spécialisées (Project Management Office et Equipes Techniques de Suivi), en l'élaboration d'une série d'indicateurs et d'outils de suivi, ainsi qu'en la mise en place de procédures de suivi. La remontée de l'information est assurée par des outils différents selon le niveau d'intervention: central, régional, provincial ou même au niveau de l'établissement. Pour en savoir plus, L'Opinion a profité de la présence de Mme Latifa Labida, secrétaire d'Etat chargée de l'enseignement scolaire, à l'école Oulad Rahal, commune rurale de Bni tsiris, province de Sidi Bennour, dans le cadre de la mise en œuvre du projet E1-P5 concernant la lutte contre le redoublement et le décrochage scolaire, pour jeter toute la lumière concernant la mise en œuvre de la réforme du système éducatif et les acquis que l'on peut tirer du bilan d'étape de ce programme (2009-2012), ainsi que des données sur l'actuelle rentrée scolaire 2011-2012 : L'Opinion: Mme Latifa Labida, le programme d'urgence 2009-2012 rentre dans sa phase décisive pour la mise en œuvre des réformes du système éducatif national, comment pouvez-vous déjà évaluer la situation ? Mme Latifa Labida: Le bilan d'étape du programme d'urgence visant l'accélération de la mise en œuvre de la réforme du système éducatif est positif et encourageant. Ces acquis ont touché aussi bien la scolarisation que la lutte contre la déperdition scolaire. Je salue à cette occasion les efforts déployés par l'ensemble des partenaires pour leur contribution à la mise en œuvre de ce chantier d'envergure ambitieux et innovant. Nous sommes persuadés que malgré ces acquis, il faut poursuivre la mobilisation pour relever les défis de la généralisation de l'enseignement, notamment le collégial dans le monde rural, la valorisation des ressources humaines et la consécration de la culture de responsabilité L'Opinion: L'opérationnalisation de ce programme d'action a permis de mettre en place un portefeuille de 27 projets structurés autour de quatre pôles (généralisation, pédagogie, gouvernance et ressources humaines), quels sont, selon vous, les principaux acquis obtenus lors de l'étape de ce programme (2009-2012) ? Mme Latifa Labida: En matière d'extension de l'offre éducative et de mise à niveau du disponible, 500 établissements scolaires et 140 internats ont été créés, ainsi que près de 5.000 salles de classe ont été élargies. De même, plus de 4700 établissements ont été réhabilités, soit 73% des réalisations prévues. Le programme d'urgence a permis aussi de raccorder 2730 structures au réseau de l'eau potable et 2481 autres au réseau de l'électricité, tandis que 1730 établissements ont été raccordés au réseau d'assainissement. Des progrès significatifs ont également été enregistrés en matière de généralisation effective de l'obligation de scolarité de 6 à 15 ans, et le taux a atteint, dans ce cas, en 2010-2011, plus de 97% pour le cycle primaire, contre 91,6% en 2008-2009, année du lancement du programme. Des baisses ont été également enregistrées dans les taux d'abandon au niveau de l'enseignement obligatoire. Le constat est aussi positif concernant l'extension de la base de l'enseignement secondaire qualifiant, des classes préparatoires aux grandes écoles et l'amélioration du rendement scolaire. L'Opinion: Nous avons appris qu'une évolution positive a concerné l'indice de parité entre les sexes et entre les deux milieux en matière de scolarisation. Le bilan rappelle d'autre part les efforts déployés dans le domaine de l'intégration des enfants aux besoins spécifiques avec la création de 114 classes intégrées et l'aménagement des accessibilités aux classes spécifiques ou ordinaires de 351 écoles, que pouvez-vous ajouter Mme Labida ? Mme Latifa Labida: En effet, force est de rappeler aussi que le programme «Génie» a permis l'équipement et la connexion de plus de 3.000 établissements au réseau internet ainsi que la formation de 144.000 personnes dans le domaine des nouvelles technologies et la communication. Pour le renforcement du système de gouvernance, une approche de gestion par projet a été adoptée et un dispositif de suivi et de pilotage mis en place. Il faut aussi signaler que le programme d'urgence vise quatre objectifs clés à savoir la généralisation de l'obligation de scolarité jusqu'à l'âge de 15 ans et le soutien de l'initiative et de l'excellence au lycée à travers le développement de l'offre dans le cycle correspondant. Le programme a été conçu de manière à affronter les problématiques transversales du système et la mobilisation des moyens de réussite à travers l'optimisation et la pérennisation des ressources financières et l'instauration d'un dispositif de communication efficace. L'Opinion: Le projet E1 P5 relatif à la lutte contre le redoublement et le décrochage scolaire requiert un caractère particulier dans le programme d'urgence, pouvez-vous nous rappeler les principales orientations fixées par la Charte ? Mme Latifa Labida: Absolument, l'amélioration des rendements internes du système éducatif marocain constitue l'une des préoccupations majeures de la Charte qui stipule que 90% des élèves inscrits en 1ère année du primaire doivent parvenir en fin du cycle primaire à l'horizon 2005, et 80% en fin d'enseignement secondaire collégial à l'horizon 2008. Certaines mesures ont été prises pour atténuer le phénomène du redoublement, telles que la mise en place de cellules de veille au niveau des établissements scolaires, ayant pour rôle l'identification des élèves en difficulté. Des programmes de lutte contre le redoublement, comprenant des actions de soutien scolaire ainsi que des centres d'écoute et de soutien socio-économique, ont également été menés. L'objectif est de pouvoir réduire les déperditions et l'échec scolaire des élèves de manière à atteindre en 2014-2015, un taux d'achèvement du primaire de 90% sans redoublement, pour les enfants de la cohorte 2009-2010 et un taux d'achèvement du collège de 80% en 2017-2018, pour les élèves de la cohorte 2009-2010.