La production halieutique nationale a totalisé un volume de 419.087 tonnes au terme des sept premiers mois de 2011, soit une baisse de 32 pc par rapport à la même période de 2010, selon un communiqué du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime. Cette baisse est imputable à la forte pression sur les produits de la mer enregistrée depuis quelques semaines, une pression due à une demande accrue et une baisse relative de l'offre pour certaines espèces. La valeur des débarquements a toutefois connu une baisse de 5 pc, relève-t-on de même source. La production des segments de la pêche côtière et artisanale, qui totalisent 386.717 tonnes, a ainsi accusé une baisse de 33 pc en comparaison avec la même période de 2010, une année exceptionnelle au niveau des volumes de production de certaines espèces. «Le recul accusé dans ce segment est principalement imputable au repli qu'ont connu les débarquements du poisson pélagique dominé par le petit pélagique (sardines, chinchard) qui s'est établi à 37 pc par rapport à la même période de 2010, où les débarquements des petits pélagiques ont enregistré des volumes exceptionnels. En effet, la baisse est de seulement 17 pc en comparaison avec la moyenne de production des cinq dernières années. La diminution des captures des petits pélagiques s'explique par la baisse habituelle de la disponibilité de ces espèces durant le début de l'année, les mauvaises conditions climatiques ayant perturbé l'activité de la flotte de pêche côtière durant les cinq premiers mois de cette année et la grève observée durant tout le mois de mai dans la zone s'étendant d'Agadir à Dakhla ce qui a réduit l'activité des senneurs côtiers, précise le ministère. En revanche, le segment des crustacés a connu une embellie avec des volumes de production en augmentation de 105 pc pendant les 7 premiers mois de 2011, en comparaison avec la même période de l'année précédente. Cette augmentation est due principalement aux débarquements importants de la crevette rose qui ont totalisé 4.222 tonnes. C'est ainsi que les prix du poisson ont connu plusieurs variations avec des augmentations de l'ordre de 17 pc pour le poisson blanc et d'un peu plus de 20 pc pour le petit pélagique en première vente, tandis que ceux des crustacés ont accusé une baisse de près de 40 pc. «La réduction des ressources halieutiques est due, en partie, à la forte pression de pêche de longue date sur le stock B, résultant de la demande croissante sur les produits de la mer aussi bien au niveau national qu'international», explique le communiqué. Les conditions environnementales, particulièrement défavorables ces deux dernières années, ont également conduit à l'affaiblissement de l'upwelling (remontée d'eau) en Atlantique et le réchauffement exceptionnel des masses d'eaux, aussi bien en Atlantique qu'en Méditerranée. Par ailleurs, les dernières campagnes scientifiques de l'Institut national de recherche halieutique (INRH) montrent une certaine amélioration des abondances des principaux stocks des petits pélagiques, suite à un recrutement important aussi bien pour le stock central que le stock sud. Actuellement, ajoute-t-on de même source, l'exploitation montre une faible disponibilité de la sardine car elle est dominée par les juvéniles qui ne sont pas pêchés, ce qui représente une bonne perspective d'amélioration de la disponibilité de la ressource. L'amélioration de l'abondance de l'anchois, en particulier dans la zone centrale, a permis de combler le déficit de production lié à la sardine. Bien que les stocks de céphalopodes présentent de faibles biomasses ces dernières années, la dernière campagne de prospection réalisée par l'INRH montre la présence des noyaux de recrutement indiquant une possible amélioration du stock. Le communiqué relève aussi une tendance d'amélioration de l'abondance de la crevette rose et du merlu, notamment par rapport à l'année 2010. En Méditerranée Est, alors que les débarquements de la sardine et de certaines espèces démersales comme le rouget et la Bésugue ont diminué par rapport à l'an dernier, les débarquements du merlu et de la crevette ont augmenté ce dernier semestre par rapport à 2010, confirmant une meilleure situation de leur état du stock en Méditerranée.