Une série d'attaques dans dix villes a fait au moins 47 morts et 160 blessés en Irak tôt lundi matin, l'une des pires vagues de violences depuis des semaines, alors que l'armée américaine négocie le maintien d'un contingent limité après la date butoir de fin 2011. Ont été frappées dans les premières heures de la matinée les villes de Kout, Tikrit, Bagdad, Najaf, Baqouba, Kirkouk, Ramadi, Kerbala, Khan Beni Saad et Balad. L'attaque la plus meurtrière, un double attentat, a fait au moins 34 morts et 64 blessés à Kout, à 160 km au sud-est de Bagdad, selon un nouveau bilan donné de source hospitalière. Les deux explosions se sont produites vers 08H00 (05H00 GMT) dans un endroit bondé du centre de cette ville de près de 400.000 habitants, selon une source policière. Elles ont été provoquées quasi simultanément par une voiture piégée et une bombe placée au bord de la route. Le président du Parlement irakien, Iyad al Oussama al-Noujaifi, a «condamné (ces) attaques criminelles qui ont visé un certain nombres de provinces et causé la mort et des blessures à des dizaines de personnes innocentes», selon un communiqué de ses services. «J'exige de connaître la raison de ces attaques et qui est impliqué», a-t-il affirmé, en jugeant «nécessaire d'accroître les efforts pour empêcher de tels événements». D'autres attaques ont également visé plusieurs autres villes d'Irak: deux kamikazes se sont fait exploser tôt lundi matin dans les locaux du département anti-terroriste à Tikrit, ville de l'ancien président Saddam Hussein (160 km au nord de Bagdad), tuant trois policiers, a indiqué un officier de l'armée irakienne à Tikrit. Sept personnes ont été blessées. Quatre soldats ont été tués par ailleurs dans le centre de Baqouba (60 km au nord de Bagdad) par des hommes armés qui ont attaqué un point de contrôle tôt lundi matin avec des armes munies de silencieux, a indiqué une source au centre d'opérations opérationnel de Baqouba. Toujours à Baqouba, 14 personnes ont été blessées dans deux autres explosions et les locaux du gouvernorat provincial ont été évacués, selon la même source. A Kerbala (110 km au sud de Bagdad), une voiture piégée a fait deux morts et neuf blessés dont des policiers devant un poste de police à l'est de la ville, a indiqué le chef du conseil provincial Mohammed al-Moussaoui. A Kirkouk (nord), un civil a été tué et 14 autres blessés dans plusieurs explosions dont l'une par une moto piégée, ont indiqué la police et un médecin de l'hôpital. Une église orthodoxe assyrienne du centre de la ville a aussi fait l'objet d'une attaque à l'explosif dans la nuit, qui n'a pas fait de blessés mais a endommagé le bâtiment, a indiqué la police. A Bagdad, cinq personnes ont été blessées dans le quartier de Mansour lors de l'explosion d'une voiture piégée visant un convoi du ministère de l'Education, selon le ministère de l'Intérieur. A Ramadi (100 km à l'ouest de Bagdad), une personne a été tuée et sept blessées par des bombes visant la maison d'un officier de police, a indiqué le major Sohaib Ali, de la police de Ramadi. A Balad (70 kilomètres au nord de Bagdad), une bombe placée près du siège de la municipalité a fait cinq blessés, selon la police locale. A Najaf (150 km au sud de Bagdad), deux voitures piégées ont explosé, faisant deux morts et 20 blessés, selon le général de police Abdoul Karim Moustafa. L'une d'elles visait un poste de police et l'autre a explosé 10 minutes plus tard à l'extérieur de l'enceinte, d'après une source médicale. Cette série d'attentats intervient alors que les principales composantes politiques irakiennes viennent de s'entendre pour autoriser le gouvernement à négocier avec les Etats-Unis le maintien d'un contingent limité de formateurs américains après la date butoir de fin 2011, après laquelle les 47.000 soldats américains encore présents en Irak doivent tous partir. Mais tant les Américains que les Irakiens reconnaissent qu'il n'est pas garanti qu'un accord soit conclu. De nombreuses questions sensibles sur le nombre de militaires, la durée et les conditions de leur maintien restent à trancher.