La nouvelle Constitution du Sud-Soudan, qui doit proclamer officiellement ce samedi 9 juillet son indépendance, a été ratifiée jeudi par le parlement de cette région, a indiqué un responsable soudanais. L'annonce a été faite par le ministre de l'Information, Barnaba Marial Benjamin qui a précisé que la population du Sud-Soudan a été consultée sur cette Constitution intérimaire. "Ils l'ont discuté démocratiquement au sein du Parlement et l'ont approuvé", a-t-il ajouté. Ce texte a toutefois soulevé plusieurs critiques, estimant que les représentants de la société civile n'ont pas été associés au processus de consultation. Des ONG ainsi que le centre de recherche Carter ont prévenu contre le risque de voir le pouvoir se concentrer entre les mains du mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes), grâce à cette Constitution. La Constitution doit être signée samedi par le président du Sud-Soudan Salva Kiir lors de la cérémonie officielle de l'indépendance. Les casques bleus incontournables ? Les casques bleus de l'Onu doivent être en mesure de rester stationnés dans les régions instables du Kordofan méridional et du Nil bleu après l'accession du Soudan du Sud à l'indépendance, a dit l'ambassadeur américain aux Nations unies, jeudi. Une nouvelle mission des Nations unies baptisée Unmiss devrait être créée, forte de 7.000 soldats de la paix et de 900 policiers civils, indique un projet de résolution obtenu par Reuters. Le Conseil de sécurité devait se prononcer sur cette résolution jeudi, selon des diplomates. De leur côté, les autorités de Khartoum ont clairement indiqué qu'elles étaient hostiles à une présence continue des forces onusiennes. Ce qui signifie que les casques bleus stationnés dans cette partie du Soudan devront quitter le territoire à moins qu'un accord ne soit trouvé, ajoute-t-on de source diplomatique. "Les Etats-Unis sont très inquiets de la décision du gouvernement d'obtenir un départ de la mission de l'Onu au Soudan dans les Etats du Kordofan méridional et du Nil bleu ainsi qu'ailleurs dans le nord à compter du 9 juillet", a dit Susan Rice, ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies. "Il est vital que les Nations unies soient autorisées à maintenir une présence des forces de la paix dans ces régions pour une période de temps supplémentaire", a-t-elle ajouté. Elle a rappelé qu'une telle présence militaire est indispensable pour la distribution de l'aide humanitaire et la protection des populations civiles. Le "démantèlement" de l'Unmis débutera samedi, a déclaré l'émissaire spécial de l'Onu au Soudan, Haile Menkerios, dans un communiqué. Cela signifie que les 3.000 casques bleus de cette mission vont être déployés dans d'autres régions du nord, a dit Michael Bonnardeaux, porte-parole du département des opérations de maintien de la paix. Un millier de soldats de l'Unmis basés dans la riche région pétrolifère d'Abyei seront remplacés par une nouvelle mission baptisée Unisfa composée de 4.200 casques bleus éthiopiens. Les récents conflits au Kordofan méridional "ont des conséquences extrêmement préoccupantes pour les populations civiles", a reconnu Haile Menkerios. Le projet de résolution établissant la nouvelle mission au Soudan du Sud prévoit des rapports après trois et six mois pour déterminer l'évolution de la situation sur le terrain et s'assurer que le contingent peut être ramené à 6.000 hommes. Plusieurs organisations humanitaires ont appelé les Nations unies à augmenter le nombre de leurs soldats au Soudan du Sud.