Un ministre de l'ancien président Hosni Moubarak a été condamné mardi à cinq ans de prison par contumace, et trois autres ex-ministres également jugés dans des affaires de malversations financières ont été acquittés, a-t-on appris de source judiciaire. Le procureur général égyptien, Abdel Méguid Mahmoud, a toutefois annoncé qu'il allait faire appel des trois relaxes, en estimant que ces acquittements ne "correspondaient pas aux preuves présentées durant les procès". Rachid Mohamed Rachid, ancien ministre de l'Industrie et du Commerce extérieur, recherché par Interpol, a été condamné par contumace à cinq ans de prison pour profits illicites et dilapidation de fonds publics. Il avait déjà été condamné à cinq ans de prison le 25 juin dernier par contumace pour le détournement de fonds de la Caisse de développement des exportations. Deux autres ex-ministres -Youssef Boutros-Ghali (Finances) et Anas el-Fiqqi (Information)- ont été acquittés dans une affaire d'utilisation de fonds publics à des fins électorales. M. Boutros-Ghali, lui aussi recherché par Interpol, avait été condamné par contumace le 4 juin dernier à 30 ans de prison dans une autre affaire de corruption. M. Fiqqi est quant à lui en détention préventive en attendant d'être jugé sur d'autres dossiers. L'ancien ministre du Logement Ahmad Maghrabi, poursuivi dans une affaire de vente immobilière, a lui aussi été relaxé, ainsi que plusieurs hommes d'affaires également accusés dans ce dossier. M. Maghrabi purge toutefois déjà une peine de cinq ans de prison prononcée dans une autre affaire de fraude. La chute du président Hosni Moubarak le 11 février s'est traduite par des poursuites contre de nombreuses personnalités politiques et économiques liées à son régime, en particulier les proches de son fils et héritier supposé, Gamal. Plusieurs autres anciens ministres ont déjà été condamnés à des peines de prison pour des affaires de malversations financières. Les jugements de policiers et de responsables gouvernementaux pour les violences qui ont fait officiellement quelque 850 morts durant le soulèvement du début de l'année se font toutefois attendre, provoquant la colère d'une partie de la population et des familles des victimes. Un appel à manifester vendredi a été lancé pour demander que la justice soit plus rapide pour condamner ceux tenus pour responsables de ces violences contre les manifestants. Le procès de l'ex-président Moubarak et ses deux fils, Gamal et Alaa, doit quant à lui s'ouvrir le 3 août prochain. Ils sont poursuivis pour enrichissement illégal ainsi que dans dans le cadre de l'enquête sur les violences policières de janvier et février.