L'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Mohamed Loulichki, a souligné, vendredi à New York, la nécessité de prendre en compte la dimension sociale de la mondialisation, particulièrement l'emploi des jeunes. La «création des opportunités d'emploi particulièrement en faveur des jeunes est plus que jamais un objectif stratégique et un défi qui nous interpelle sur les plans national et international», a affirmé l'ambassadeur devant l'Assemblée générale de l'ONU dans son intervention axée sur la dimension sociale de la mondialisation. Celle-ci est d'une extrême importance pour l'ensemble des Etats membres, «surtout eu égard aux conséquences de la crise financière et économique de 2008 qui ont démontré la nécessité d'une concertation internationale effective pour remettre l'économie mondiale sur la voie d'une croissance génératrice d'emplois et bénéfique a tous les Etats», a ajouté M. Loulichki qui intervenait dans le cadre d'une réunion informelle consacrée à la présentation par la présidence française du G20 des priorités dans le domaine social. Au cours de cette réunion, dont l'objectif était de recueillir les vues et suggestions des Etats membres des Nations Unies en prévision de la «Ministérielle Emploi» qui aura lieu en septembre prochain à Paris, le ministre français du Travail, de l'Emploi et de la Santé, Xavier Bertrand, a souligné l'importance de traduire dans les faits la dimension sociale de la mondialisation en remettant l'homme au coeur des débats. L'ambassadeur a salué l'initiative française sur cette dimension, au moment où, a-t-il dit, les effets de la crise financière, qui a entrainé des millions de personnes dans le chômage et la pauvreté, se font toujours sentir et risquent de retarder encore davantage la réalisation des OMD, notamment dans les pays les plus pauvres. La protection sociale de base constitue, selon lui, le meilleur rempart contre l'extrême pauvreté et un moyen de stabilisation économique et de cohésion sociale, particulièrement en temps de crise, a-t-il fait observer, estimant que les «politiques économiques et les politiques sociales doivent donc se renforcer mutuellement». Le G20 qui représente 85pc de l'économie mondiale et 2/3 de la population du globe a décidé de mettre en place un groupe de travail de l'emploi et de la protection sociale, rappelle-t-on. Une idée jugée «séduisante et opportune» par l'ambassadeur et qui mérite, une discussion approfondie et une action concertée dans le cadre d'une approche combinant l'appropriation nationale et une responsabilité solidaire. Une gouvernance mondiale efficace et inclusive En effet, répondre d'une manière efficace aux effets sociaux découlant de la mondialisation «demande des actions concertées et coordonnées entre les Etats et les institutions internationales», a souligné M. Loulichki. Car, a-t-il poursuivi, aussi bien les Etats que les institutions internationales sont appelées à coordonner leurs actions afin d'apporter des réponses cohérentes aux problèmes posés en matière d'emploi, de droit au logement, à l'éducation et à la santé. «La consolidation de la dimension sociale de la mondialisation est un aspect important d'une gouvernance mondiale efficace et inclusive et l'action internationale dans ce domaine devrait converger avec les actions visant la réalisation des OMD», a-t-il dit, faisant remarquer que dans le domaine commercial, la promesse d'un système équitable fondé sur la dimension de développement tarde à se concrétiser. Selon l'ambassadeur, la cohérence des politiques de développement, notamment en matière de commerce international avec l'expansion des opportunités d'exportation des pays en développement, le renforcement de leurs capacités productives ainsi que la promotion d'investissements générateurs de valeur ajoutée et d'emploi, sont les bases nécessaires pour la mise en place de politiques efficaces en matière de protection sociale. Il a, à cet égard, appelé à encourager «la coopération régionale et sous-régionale», vu le potentiel qu'elle recèle en matière d'échange d'expériences et de diffusion de bonnes pratiques, surtout que plusieurs pays du Sud ont développé des systèmes de sécurité sociale qui ont montré leur efficacité. Cette coopération, a-t-il dit, demeure un complément incontournable et précieux à tout effort national, mais elle ne saurait, toutefois, «se substituer à la coopération Nord-Sud qui demeure un objectif à renforcer et à diversifier tant sur le plan bilatéral que multilatéral». Le partenariat régional Nord-Sud, a-t-il expliqué, demeure un facteur déterminant de toute entreprise réussie de mondialisation, appelant de ses voeux l'adoption par l'Union européenne dans le domaine social d'une politique de partenariat qui soit solidaire et généreuse vis-à-vis de son voisinage immédiat au sud de la Méditerranée».