La reprise de l'économie mondiale se poursuit plus ou moins comme prévu dans les projections d'octobre 2010 et de janvier 2011 des Perspectives de l'économie mondiale du FMI. La croissance mondiale a ralenti pour avoisiner 3¾ % au deuxième semestre de 2010, contre environ 5¼ % au premier semestre. Pour le FMI, ce ralentissement s'explique par un cycle normal des stocks. Comme les craintes d'une récession mondiale ont diminué en 2009, les entreprises ont commencé à ralentir leur déstockage, puis, à mesure que la confiance revenait, ont commencé à reconstituer leurs stocks. La production industrielle et le commerce se sont fortement redressés jusqu'à la fi n du premier semestre de 2010. La reconstitution des stocks et, partant, la production industrielle et le commerce ont ralenti au deuxième semestre de l'an dernier. Entre-temps, cependant, la baisse de l'excédent des capacités de production, des politiques économiques accommodantes, un regain de confiance et une nouvelle amélioration de la situation financière ont encouragé l'investissement et ont réduit fortement le rythme des destructions d'emplois. La consommation s'est revigorée aussi. En conséquence, la reprise est davantage autonome, les risques d'une double récession dans les pays avancés ont diminué et l'activité mondiale devrait de nouveau s'accélérer. Néanmoins, le rythme de l'activité reste inégal d'une région à l'autre et l'emploi reste à la traîne. Dans les principaux pays avancés, la croissance économique est modérée, atteignant seulement 3 % en 2010, surtout si l'on considère la gravité de la récession. Aux États-Unis et dans la zone euro, l'économie suit une trajectoire aussi faible qu'après les récessions du début des années 90, alors que la récession a été bien plus profonde. Par contre, de nombreux pays émergents et en développement enregistrent une croissance vigoureuse (plus de 7 % en 2010) et un chômage faible, bien que ce dernier tende à toucher de manière disproportionnée les jeunes. Dans un nombre croissant de ces pays, les contraintes tenant aux capacités de production semblent s'intensifier et bon nombre d'entre eux font face à de fortes hausses des prix de l'alimentation, ce qui pose d'autres problèmes sociaux. Globalement, la croissance est insuffisante pour réduire notablement le chômage élevé. Environ 205 millions de personnes dans le monde cherchent encore un emploi, soit environ 30 millions de plus qu'en 2007, selon l'Organisation internationale du travail. L'augmentation du chômage est très forte dans les pays avancés, dans les pays émergents et en développement, le chômage élevé des jeunes constitue un problème particulier, comme noté ci-dessus. La reprise se déroule plus ou moins à deux vitesses : les écarts de production sont élevés dans les pays avancés, et se rétrécissent ou sont nuls dans les pays émergents et en développement, mais il existe des différences notables parmi chaque groupe. Les pays à la traîne de la reprise mondiale ont généralement fait face à des chocs financiers considérables pendant la crise, souvent en rapport avec une forte expansion de l'immobilier et un endettement extérieur élevé. Les pays avancés d'Asie ont connu, pour leur part, un vif rebond. La reprise dans les pays de la zone euro qui ont fait face à un effondrement de l'immobilier ou à des tensions sur les marchés financiers est plus faible qu'en Allemagne et dans quelques autres pays de la zone. Parmi les pays émergents et en développement, les pays asiatiques sont les plus dynamiques, suivis par les pays d'Afrique subsaharienne, alors que les pays d'Europe orientale ne font que commencer à enregistrer une croissance notable.