M'hammed Aouzal avait représenté en 2002 la FRMF lors du congrès de la FIFA. Cette année là, Blatter lâché par son secrétaire général était en grandes difficultés. On disait que Issa Hayatou, candidat déclaré pour la présidence, n'allait faire qu'une bouchée du Suisse, dénoncé partout comme… magouilleur. Le Maroc avait, bien sûr, pris ouvertement position pour Hayatou, au grand désespoir de Michel Platini qui avait beaucoup insisté auprès de Housni Benslimane, président de la FRMF, pour que le Maroc vote Blatter. Aouzal était accompagné au congrès par Moufid et Lahbabi (que Dieu ait son âme). Aouzal se souvient que la pression était très forte et que tous les dirigeants arabes (dont Ben Hammam) faisaient campagne pour Blatter. Et même avec des moyens sonnants et trébuchants. Le Maroc vota, bien sûr, pour Hayatou mais Blatter emporta le vote très largement. Aouzal raconte : « C'est impressionnant ce qu'a fait Blatter à l'ouverture du congrès. Son discours d'ouverture terminé, Blatter resta au micro et pendant des heures, je dis bien des heures, il répondit à tout, accaparant l'attention, ne montrant aucun signe de fatigue ou d'énervement quelque soit la provocation. Ce gars a des nerfs solides et il est impressionnant, je ne sais pas ce qu'il a fait ou si ce qu'on lui reproche est justifié ou pas, mais cet homme là a eu le cran d'affronter tout le monde pendant des heures, sans rien lâcher. Le soir, à l'hôtel, et d'ailleurs, je l'ai dit à pas mal de monde, on sentait que ce gars avait gagné la partie et qu'il n'avait rien à craindre de personne… ». Plus tard, Aouzal devenant membre d'une commission de la FIFA cotoyera de près ces « monstres » de la FIFA et il garde toujours sa sûreté de jugement et son indépendance d'opinion. C'est là un caractère et une qualité de Aouzal qu'il convint de rappeler. Pour l'Histoire et la vérité des faits.