Football. Issa Hayatou a présenté, jeudi, son programme de candidature à la tête de la FIFA. Pour lui, il est temps de mettre fin « au malaise régnant» . Des projets où la transparence est le maître mot et qui le démarquent de son rival, Blatter. L'actuel président de la confédération africaine de football (CAF), le Camerounais Issa Hayatou, a présenté jeudi à Paris son programme de candidature à la présidence de la FIFA. Une candidature qui l'opposera le 29 mai à Séoul au très contesté Jospeh Blatter, président de cette instance depuis 1998. Hayatou a déclaré que sa candidature avait reçu le soutien de nombreux dirigeants de la FIFA, dont l'actuel secrétaire général de la FIFA, Michel Zen-Ruffinen, avec qui il entend travailler s'il est élu. Hayatou a fait appel à une meilleure répartition par continent des qualifications à la Coupe du monde. « Je n'ai pas l'intention de toucher au quota de l'Europe. Mais je ferai en sorte qu'il y ait plus de justice dans la répartition ». Hayatou prévoit une refonte des 32 places en phase finale de la coupe du monde qui stipule la réduction des places accordées à l'Amérique du Sud à 3 places contre 4 + 1 de barragiste actuellement. Les bénéficiaires en seront l'Océanie qui se verrait accorder 1 place, contre 1 de barragiste actuellement, l'Asie avec 5 places, contre 3 + 1 de barragiste actuellement et la Concacaf (3 + 1 de barragiste, contre 3 actuellement). L'Afrique (5 places) et l'Europe (13 + 1 de barragiste) conserveraient leurs quotas. Hayatou favoriserait également le principe de la co-organisation. Les pays associés adopteraient un seul comité d'organisation et dix stades, afin de permettre aux petits pays de bénéficier de l'organisation de la coupe du monde. Révolutionnaire, le programme du Camerounais l'est bel et bien dans la mesure où il prévoit la publication annuelle des comptes de la FIFA et du salaire du président. Hayatou a regretté dans ce sens que Blatter ait suspendu de sa seule autorité la semaine dernière l'audit interne en cours sur les finances de la FIFA. « Le président n'avait absolument pas le droit de faire cela, il n'était pas qualifié pour le faire », a-t-il dit. «Le Comité exécutif ne connaît toujours pas le salaire de Monsieur Blatter. Je souhaite que soient publiés chaque année les comptes de la FIFA, que le mandat du président n'excède pas deux législatures et que le malaise qui règne au sein de la FIFA, et notamment les querelles de personnes au sein du Comité exécutif, prenne fin. » a-t-il ajouté. Un vœu de transparence auquel s'ajoute la création d'une charte éthique universelle contre le dopage, et de comités d'éthique nationaux, de chaque association affiliée à la FIFA, chargés de la faire respecter. Il serait aussi question d'évaluer les possibilités d'utiliser les nouvelles technologies afin de préserver la simplicité du jeu tout en évitant l'injustice et l'erreur. Hayatou, 55 ans, est soutenu par plusieurs membres du comité exécutif de la FIFA dont le président de l'UEFA, Lennart Johansson, le Sud-Coréen Chung, le Tunisien Slim Aloulou ou le Botswanais Ismail Bhamjee. Pour être élu, il devra obtenir une grande majorité des voix des 51 fédérations africaines et au moins la moitié des suffrages asiatiques et européens. Il est le seul candidat à se présenter contre Sepp Blatter, lors de l'élection qui aura lieu pendant le prochain congrès de la FIFA, à Séoul le 29 mai, deux jours avant le match d'ouverture de la Coupe du monde, qui se tiendra au Japon et en Corée du Sud.