Le ministre de l'Economie et des finances, M. Salaheddine Mezouar, a appelé le groupe de la Banque Mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) à adapter leurs stratégies d'intervention et de développement au contexte très particulier de la région arabe, avec une forte réactivité et innovation et une urgence dans leurs interventions. Intervenant lors d'une réunion des ministres des Finances arabes et des directeurs généraux des organismes financiers arabes avec les responsables de la BM et du FMI, M. Mezouar a souligné que la Banque mondiale doit, dans ce sens, développer une coopération intense et une synergie plus grande avec les autres acteurs régionaux de développement notamment les organismes de développement arabes. Par ailleurs, M. Mezouar a également pris part à une rencontre des ministres des finances africains avec les responsables des deux institutions de Bretton Woods, qui rentre aussi dans le cadre des Réunions de printemps du FMI et de la BM à Washington (15-17 avril). A cette occasion, le ministre a rappelé que face à la crise financière internationale, les économies africaines ont montré une résilience très forte et ont participé de manière active à la reprise de l'économie mondiale, avec des taux de croissance dépassant les 5 pc et que le continent africain joue aujourd'hui un rôle moteur sur la nouvelle géographie de la croissance et de l'investissement. Il a souligné que l'Afrique reste, toutefois, confronté à des situations de fragilité et d'instabilité et des taux de pauvreté et d'exclusion importants, dans un contexte mondial marqué par la volatilité et l'augmentation des cours des matières premières, la raréfaction des ressources et des pressions importantes sur les comptes publics induits par des pressions sociales et par le tarissement des marges d'avant crise. M. Mezouar a ainsi estimé que l'Afrique doit d'abord compter sur ses propres ressources et poursuivre les efforts de consolidation de son cadre macro-économique, d'investissement dans les infrastructures socio-économiques et d'approfondissement des réformes nécessaires au développement durable. Il a aussi mis l'accent sur la nécessité de développer des synergies de proximité à travers le renforcement de l'intégration régionale et le développement des échanges et des investissements interafricains pour apporter une réponse commune aux défis et tirer profit des opportunités de la mondialisation des économies, tout en appelant le groupe de la BM et les partenaires au développement à soutenir les dynamiques internes. Le ministre a, en outre, souligné que les contraintes imposées par les plans anticrise et les réajustements budgétaires qui en découlent ne doivent pas constituer un prétexte pour marquer un fléchissement dans l'effort de soutien au développement, ajoutant que toute la communauté internationale doit veiller pour que les pays respectent leurs engagements internationaux en la matière.