Des centaines de femmes ont manifesté mercredi en Syrie le long de la principale route côtière pour réclamer la libération de leurs maris arrêtés la veille, ont rapporté des militants des droits de l'homme. Les forces de sécurité syriennes, dont la police secrète, avaient donné l'assaut mardi dernier contre Baida, petit port situé à 10 km de Banias, un des hauts lieux de la contestation contre le président Bachar Al Assad. Les forces de sécurité syriennes sont entrées dans les maisons et ont arrêté tous les hommes âgés de moins de 60 ans, R50 hommes qui ont été arrêtés, selon l'observatoire syrien pour les droits de l'homme. «Les femmes de Baida sont sur la route, elles réclament le retour de leurs maris», rapporte l'observatoire. Un avocat des droits de l'homme, qui a souhaité conserver l'anonymat, a dit que les forces de sécurité syriennes avaient arrêté 200 habitants à Baida et tué deux personnes. «Ils sont venus avec une équipe de télévision et ont forcé les personnes arrêtées à crier « nous sacrifions notre sang et notre âme pour toi, Bachar » en les filmant», rapporte l'avocat. Des militants des droits de l»homme jugent que Baida a été visée par les forces de sécurité car ses habitants ont participé à une manifestation à Banias la semaine dernière, où les protestataires ont scandé «le peuple veut renverser le régime». Les chars obstruent les accès de Banias Selon cheikh Anas Airout, un habitant de Banias, les habitants de Baida sont sans armes et il estime qu'ils payent le prix de leurs actions non-violentes pour la liberté. Banias, une des deux villes de Syrie à disposer d'une raffinerie de pétrole, est restée interdite d'accès dans la nuit de mardi à mercredi. Une vingtaine de chars sont postés à proximité des entrées sud et nord de la ville. Le principal comité syrien de défense des droits de l'homme du pays, baptisé la Déclaration de Damas, estime que 200 militants pour la démocratie ont été tués depuis le début du mouvement de contestation contre le régime de Bachar al Assad. Les protestations ont débuté en mars à Deraa, dans le sud-ouest du pays, à proximité de la Jordanie, avant de gagner les faubourgs de Damas, la capitale, le nord-est et la côte. Le président Assad a dénoncé une conspiration étrangère qui chercherait à semer les graines d'une division intercommunautaires en Syrie. Il a réagi par un mélange de répression brutale des contestataires et de timides gestes d'ouverture.