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Enquête Nationale Démographique à passages répétés 2009-2010 La fécondité et la mortalité maternelle et infantile en baisse, l'espérance de vie en hausse
Le Haut Commissariat au Plan a présenté, lundi 14 mars, les résultats de l'Enquête Nationale Démographique à passages répétés, laquelle montre la dynamique démographique et ses composantes et permet d'alimenter un débat constructif et utile autant sur le changement de comportement de la population que sur les mutations et les valeurs. Cette enquête se démarque, documents à l'appui, de la traditionnelle enquête, par trois passages évaluatifs, autrement dit trois enquêtes perpétrées en une année. Rendant ainsi les résultats plus performants, fiables et structurants du mouvement naturel de la population, à travers l'analyse des naissances et des décès par âge et par sexe, ainsi que par l'évaluation des flux migratoires. Espérance de vie en hausse, baisse de la mortalité maternelle et infantile, baisse notable de la fécondité au détriment des valeurs sociétales traditionnelles, mais aussi hétérogène (la région la plus féconde est Marrakech Tensift Al-Haouz et la moins féconde est la région de l'Oriental), constituant une transition démographique qui rejoint d'autres pays arabes tels que la Tunisie et le Liban. L'évaluation des naissances, des décès et de la fécondité ont montré des passages obligés de la vie de la population marocaine. A savoir, le recul de l'âge du mariage : entre 30 et 34 ans pour les hommes et entre 24 ans et 29 ans pour les femmes, la prolongation du célibat aussi bien pour les hommes que pour les femmes, la baisse de l'endogamie (mariages consanguins), baisse des divorces Selon l'enquête, l'espérance de vie a gagné 28 ans depuis 1960, où l'âge moyen des décès était 47ans. Le citoyen marocain aujourd'hui arrive à vivre jusqu'à 74,8 ans (77,3 en milieu urbain et 71,7 en milieu rural). Pour ce qui est de la mortalité infantile, un enfant sur 33 meurt avant d'atteindre un an, alors qu'en 1960, c'était 1 sur 7. Et plus d'un enfant sur cinq mourrait avant l'âge de cinq ans contre un sur 28 aujourd'hui. Le taux de mortalité infantile est passé de 149 p. mille en 1962, à 75,7 p. mille en 1987 pour atteindre 30 p. mille en 2010. Le taux de mortalité infanto-juvénile (0 à 5 ans) qui était de 213 p. mille en 1962 est passé à 104 p. mille en 1987 et à 36 p. mille en 2010. Cette baisse est due notamment à une baisse de la fécondité. Cette dernière est passée de 7,2 enfants en 1960 à 2,19 naissances vivantes, soit 5 enfants de moins qu'il y a cinquante ans (ou -70%). La fécondité urbaine se maintient au dessous du seuil de remplacement des générations, 1,84 enfant par femme. La mortalité maternelle a également enregistré une baisse notable. Pour 100 000 naissances, les décès pour des raisons liées à la maternité sont passés de 227 décès (186 en milieu urbain et 267 en milieu rural) au cours de la période en 1994-2003 à 112 (73 et 148 respectivement) en 2010 selon l'enquête à passages répétés. Elle est consécutive aux soins prodigués, à une meilleure couverture médicale mais, peut également être attribuée à la baisse de la fécondité. Après avoir donné un aperçu sur les objectifs préconisés dans cette enquête à trois passages, M. Ahmed Lahlimi Alami, Haut Commissaire au Plan, a relevé l'importance de cette enquête dans l'évaluation des conditions socio-économiques et comportementaux de la population marocaine ainsi que dans la mise en place de politiques publiques , de la nécessité d'avoir des informations sur les mutations et les changements opérés dans la société marocaine. L'enquête a porté sur un échantillonnage de 105 000 ménages des 7régions du Maroc, entre mai 2009 et Aout 2010. Le premier passage a permis de dresser l'état de la population, de ses caractéristiques démographiques et socio-économiques et de ses conditions d'habitat. Les deux autres passages ont permis d'enregistrer et de suivre les événements démographiques de ces ménages au cours de l'année d'observation en termes de nuptialité, de natalité, de mortalité, de grossesses et d'avortements ainsi que des mouvements migratoires à l'intérieur et hors du pays.