Des dizaines de Bahreïnis ont manifesté lundi devant l'ambassade américaine à Manama pour demander à Washington de faire pression sur leur gouvernement en vue de réformes politiques. Les manifestants se sont rassemblés près d'une barrière installée devant la chancellerie, scandant des slogans hostiles à la monarchie et affirmant que "le peuple veut la démocratie", ont-ils repris en choeur. Un conseiller de l'ambassade Ludovic Hood est venu à la rencontre des manifestants auxquels il a offert des gâteaux. "C'est un bon geste mais nous espérons qu'il sera traduit dans des actes", a déclaré au diplomate, Mohammed Hassan, 35 ans, un religieux chiite. "Nous sommes nés libres et nous voulons rester libres", a-t-il poursuivi. "Nous avons des relations historiques, significatives et stratégiques avec le gouvernement et le peuple de Bahreïn", a dit M. Hood aux manifestants. "Nous avons une présence de la marine américaine qui est acceptée depuis des décennies par la grande majorité des gens d'ici (...) les droits de l'Homme et les droits universels font partie de nos discussions avec le gouvernement", a dit le diplomate américain. Il a réitéré le soutien de son pays à un dialogue proposé par le pouvoir. "Nous continuons de penser qu'engager ce dialogue est une bonne chose pour aller de l'avant", a-t-il dit. Bahreïn a une importance stratégique pour les Etats-Unis qui y font stationner leur Vème flotte. Le petit royaume du Golfe, dont la population autochtone est majoritairement chiite et qui est gouverné par une dynastie sunnite connaît depuis le 14 février une série de manifestations pour demander une monarchie constitutionnelle. Des manifestants campent en permanence sur la place de la Perle, devenue l'épicentre de la contestation du gouvernement dirigé depuis 1971 par l'oncle de l'émir, cheikh Khalifa ben Salman Al-Khalifa.