Les casques bleus ont failli à leur mission en se montrant incapables d'empêcher les viols systématiques dont ont été victimes plus de 500 femmes et enfants en août en République démocratique du Congo, a reconnu mardi un haut responsable de l'ONU. Le sous-secrétaire général de l'ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Atul Khare témoignait devant le Conseil de sécurité, dont les membres ont exprimé leur indignation à la suite des viols d'au moins 242 femmes perpétrés dans 13 villages de RDC et ont critiqué l'échec de la mission de l'ONU dans la région, la Monusco, qui a été incapable de les empêcher. Entre le 30 juillet et le 2 août, 242 femmes et enfants ont été violés au cours des premières violences, a indiqué Atul Khare. Puis, a-t-il souligné, quelque 260 viols supplémentaires de femmes et d'enfants parfois âgés de 7 ans, ont été perpétrés en août dans les villages du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le gouvernement de la RDC est le premier responsable de la sécurité de ses citoyens, a rappelé Atul Khare. Mais, a-t-il ajouté, "nous avons clairement échoué également. Nos actions ont été insuffisantes, ce qui a eu pour effet des brutalités inacceptables contre les villageois de la région. Nous devons faire mieux". "Je me sens personnellement coupable envers les personnes qui ont souffert de ces brutalités", a-t-il ajouté. Le responsable onusien a indiqué que des patrouilles supplémentaires et plus systématiques avaient été mises en place dans la région. Il a également appelé à des sanctions ciblées contre les leaders des groupes responsables de ces viols. La représentante spéciale de l'ONU pour la prévention de la violence sexuelle dans les conflits armés, Margot Wallström, a dit au Conseil de sécurité que certaines femmes avaient été violées tour à tour par cinq ou six hommes au cours de ces incidents. Elle avait déclaré le 31 août que les chefs de milices et de groupes armés de RDC pouvaient être accusés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité dans cette affaire.