C'est hier dimanche 27 juin qui le rideau est tombé sur les travaux du Salon régional de l'économie sociale et solidaire que la ville d'Oujda a abrité 4 jours durant, sous le thème : « L'économie sociale au service du développement local ». Organisé par le ministère des Affaires économiques et générales en partenariat avec l'Agence de Développement Economique et Social de l'Oriental, ce Salon, dont l'inauguration a été faite par M. Niz car Baraka, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Affaires économiques et générales, est venu conforter la région de l'Oriental dans la dynamique qu'elle connaît grâce, bien évidemment, à la conjugaison de nombre d'actions nées des grands projets structurants et de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH). L'objectif assigné à ce Salon, outre qu'il vise à répondre aux besoins des coopératives et différentes institutions de l'économie sociale, en termes d'appui à la commercialisation de produits et services avec la mise en place d'un système de commerce de proximité, consiste à contribuer à la diffusion de la culture coopérative ainsi qu'à l'émergence d'initiatives collectives, leviers fondamentaux pour la création d'activités génératrices de revenus et de richesses. Plus de 120 coopératives et associations travaillant aussi bien dans le domaine des produits du terroir, dans celui des plantes aromatiques et médicinales, de l'artisanat entre autres, étaient au rendez-vous à cet événement, minutieusement préparé avec l'idée de fédérer l'ensemble des synergies, susciter et encourager les initiatives et promouvoir un environnement où se conjuguent l'effort, l'échange et le travail de partenariat, bases de développement de l'économie sociale et solidaire. Axe fort de la stratégie des pouvoirs publics, en droite ligne des Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l'économie sociale et solidaire joue aujourd'hui un rôle essentiel dans l'amortissement des effets des crises, notamment sur les catégories vulnérables, de même qu'elle constitue un filet de sécurité d'une importance capitale. Cette importance est à apprécier à l'aune de plusieurs indicateurs. Ainsi, de par le monde, les données du ministère des Affaires économiques et générales relèvent qu'en France, par exemple, l'économie sociale et solidaire c'est 12% de l'effectif salarié national et 6 à 7% du PIB. Comparativement, en Belgique sa contribution est de 11,5% à l'emploi salarié et sa valeur ajoutée de près de 15 milliards d'euros (hors mutuelles), représente environ 5% du PIB. Autre exemple, au Brésil, l'économie sociale et solidaire, avec toutes ses composantes, contribue à hauteur de 11,5% à l'emploi salarié et les coopératives qui comptent près de 5,8 millions membres et plus de 182.000 employés génèrent un volume de transactions économiques équivalent à 6% du Produit Intérieur Brut. Concernant notre pays, les données officielles indiquent que le secteur coopératif qui compte aujourd'hui environ 6826 coopératives encadrant près de 357.563 personnes, soit 3% de la population active et 1,2% de la population totale, contribue à hauteur de 1% de l'emploi salarié et génère un chiffre d'affaires dépassant 7 milliards de dirhams (sur la base d'un échantillon de 800 coopératives). Fait significatif, notre pays compte 825 coopératives composées exclusivement de femmes, soit 12% du tissu coopératif national, regroupant un peu moins de 20 000 adhérentes (5% du total national). Ces coopératives féminines opèrent essentiellement dans l'agriculture (40%), l'artisanat (35%), la collecte et la transformation d'argan (18%). L'effort du gouvernement de Sa Majesté est orienté aujourd'hui dans le sens d'améliorer le cadre institutionnel et juridique devant contribuer au développement du secteur de l'économie sociale et solidaire. Parallèlement et en partenariat avec les divers acteurs et intervenants dans ledit secteur, le ministère a mis en place nombre de mécanismes d'appui en termes de formation, de communication et de sensibilisation, d'orientation et d'encadrement, d'accompagnement et de conseil sur le choix des activités, le montage et la gestion des projets ainsi que de financement. Opérant dans un environnement porteur où se conjuguent programmes de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain, une bonne gouvernance et convergence des actions publiques sur les territoires, des stratégies sectorielles claires pour les principaux secteurs productifs, un énorme potentiel productif dont notre pays regorge,… le gouvernement de Sa Majesté consent aujourd'hui d'énormes investissements pour promouvoir les initiatives de l'économie sociale et solidaire. Dans cette approche, ce sont sept axes stratégiques qui sont au cœur de l'action des pouvoirs publics et dont la finalité consiste, outre à valoriser et promouvoir le produit/service de l'économie sociale, à favoriser l'accès des produits de l'économie sociale aux marchés, renforcer et organiser les acteurs opérant dans ce domaine, mettre en place un environnement favorable, favoriser les initiatives, étendre les actions sociales (couverture médicale…) aux acteurs de l'économie sociale et enfin renforcer les actions de proximité et d'écoute. Un challenge de taille à la hauteur de l'ambition affichée par le gouvernement de faire du secteur de l'économie sociale et solidaire un levier de développement économique et social.