L'Iran a remis à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) une lettre formalisant l'"accord de Téhéran" obtenu la semaine dernière sur le nucléaire, confirme-t-on de source diplomatique iranienne à Vienne. Cet accord, signé la semaine dernière après la médiation entreprise par le Brésil et la Turquie, prévoit un échange de combustibles nucléaires: l'Iran transférerait 1.200 kg d'uranium légèrement enrichi en Turquie et recevrait en échange du combustible pour son réacteur de recherches médicales de Téhéran. Dans cette lettre, signée par Ali Akbar Salehi, qui dirige l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, l'Iran qualifie ce plan de "percée". La télévision iranienne en langue arabe Al Alam, la première à avoir annoncé ce développement, parle de son côté de "grand pas en avant". Des délégués iraniens et le directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano, s'étaient réunis un peu plus tôt lundi matin à Vienne pendant trois quarts d'heure. Le calendrier de l'"accord de Téhéran" prévoit un premier transport d'uranium iranien vers la Turquie dans un délai d'un mois. Ce schéma reprend les grandes lignes d'une proposition présentée en octobre dernier par l'AIEA. L'idée était alors de réduire les stocks iraniens d'uranium faiblement enrichi, et de limiter de ce fait le risque que des scientifiques iraniens ne l'enrichissent à des niveaux supérieurs, de qualité militaire cette fois. Les Etats-Unis ont parallèlement obtenu l'accord des cinq autres puissances impliquées dans le dossier iranien sur un projet de résolution ouvrant la voie à une quatrième série de sanctions contre l'Iran depuis décembre 2006. Ce texte a été officiellement remis mardi dernier au Conseil de sécurité des Nations unies. L'Iran, mais aussi la Turquie et le Brésil, ont demandé la suspension des discussions onusiennes sur ce quatrième train de sanctions. Lors d'une visite lundi à Istanbul, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, a répété que le programme nucléaire de son pays était de nature purement civile. "L'Iran a accepté ces conditions afin de créer une atmosphère fondée sur la confiance et la coopération", a-t-il dit. Dimanche, le président du parlement iranien, Ali Larijani, a affirmé que l'Iran renoncerait à l'accord à trois si l'Onu imposait de nouvelles sanctions à la République islamique. Téhéran pourrait également, en cas de sanctions, revoir sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a-t-il précisé à la radio-télévision iranienne IRIB.