Pour la première fois, un président russe se rend en Syrie. La visite entamée lundi 10 mai 2010 à Damas par le président Dmitri Medvedev est la première jamais effectuée en Syrie par un chef d'État russe. Au programme, deux jours d'importantes discussions économiques où il sera notamment question du projet de gazoduc sous-marin South Stream qui doit permettre d'approvisionner l'Europe en gaz russe sans passer par l'Ukraine. La paix au Proche-Orient et la question du nucléaire iranien figurent aussi sur le programme de ces deux jours. Selon des observateurs, cette visite de Dmitri Medvedev tombe à point pour Damas après le frein donné à la normalisation de ses relations syro-américaines.. C'est aussi l'occasion pour une relance de la coopération bilatérale Ces retrouvailles post-soviétiques sont donc éminemment stratégiques. Au menu, des perspectives énergétiques pour la Russie et, pour la Syrie, un programme de modernisation de ses équipements militaires, qui remontent pour l'essentiel au temps de l'Union soviétique, tout comme son réseau routier. PO: Pour un rôle « un rôle plus actif » des USA Le président russe Dmitri Medvedev a estimé mardi que la situation au Proche-Orient était "très, très mauvaise" et appelé les Etats-Unis à jouer un rôle "plus actif". "Le processus de paix au Proche-Orient s'est détérioré", a déclaré M. Medvedev lors d'une conférence de presse au côté de son homologue syrien Bachar Al-Assad à l'issue d'une visite de deux jours, la première d'un président russe en Syrie. "La situation est très, très mauvaise. Il est temps de faire quelque chose", a-t-il ajouté. "Je suis d'accord avec le président Assad, les Américains devraient jouer un rôle plus actif". "Une situation qui s'enflammerait davantage risque de provoquer une explosion et une catastrophe" dans la région, a-t-il averti. Medvedev et syrien Bachar al-Assad ont exprimé mardi leur engagement à déployer des efforts pour parvenir à la paix au Proche-Orient, et imputé à la politique de colonisation israélienne la responsabilité du blocage du processus de paix. Dans un communiqué commun publié à l'occasion de la visite en Syrie de M. Medvedev, les deux dirigeants "expriment leur profonde inquiétude concernant la tension dangereuse au Proche-Orient, d'abord et surtout due à la poursuite de l'occupation israélienne" des territoires palestiniens. Ils "condamnent les activités de colonisation israélienne, de même que les mesures unilatérales prises notamment à Al Qods (Jérusalem-Est)", et Ils appellent à la création d'un Etat palestinien indépendant. Moscou et Damas indiquent également dans leur communiqué leur intention de déployer des efforts en vue pour parvenir à une solution au conflit israélo-arabe. Elles demandent à Israël de se retirer du plateau syrien du Golan ainsi que "tous les territoires occupés en juin 1967". Dénucléariser le Proche-Orient Le président syrien Bachar al-Assad a appelé Moscou à contribuer à faire du Proche-Orient une zone dénucléarisée, dans un discours en présence de son homologue russe Dmitri Medvedev. "La Syrie appuie les efforts déployés pour la non-prolifération des armes armes offensives stratégiques au Proche-Orient", a déclaré M. Assad dans son discours publié par l'agence Sana. Il a invité la Russie à "contribuer à faire du Proche-Orient une zone dénucléarisée". Les deux hommes plaident par ailleurs en faveur d'une "solution pacifique et diplomatique sur la question du programme nucléaire iranien", réitérant leur appel pour un Proche-Orient dénucléarisé et pressant Israël de se joindre au Traité de non-prolifération (TNP). La Syrie, l'un des rares pays à avoir soutenu la Russie dans sa guerre contre la Géorgie en 2008, était le principal allié de l'ex-Union soviétique et continue d'acheter l'essentiel de ses armements à la Russie.