Si les libertés et les droits de l'Homme sont des principes fondamentaux de toute société moderne, démocratique et respectueuse de l'être humain, l'ordre public, la préservation de la sécurité et la quiétude des citoyens imposent la vigilance contre les excès et abus qui peuvent dégénérer en désordre et nuire, par conséquent, à l'homogénéité de la société. Résoudre cette équation impose la mise sur pied de structures solides et organisées, aptes à gérer la vie collective des populations et à préserver la quiétude des citoyens et l'ordre public, tout en agissant dans le cadre de l'Etat de droit et de respect des libertés publiques. Cette mission, certes délicate mais combien noble, est assignée dans les différents pays au corps de la police dont la mission essentielle et la raison d'être principale est de veiller au bien-être des citoyens et d'assurer la tranquillité et la sécurité publiques par des mesures préventives. Au Maroc, la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) qui fête cette année le 54-ème anniversaire de sa création, veille constamment sur l'ordre public et la quiétude des citoyens. Si cet événement offre l'occasion de faire le bilan de ses activités, il est également important de le saisir pour aborder des questions à même de consolider les structures de notre police, d'améliorer son rendement et de la doter de moyens humains et matériels nécessaires pour l'accomplissement de sa mission. Comment les citoyens meknassis appréhendent-ils de nos jours les missions de la police ? Comment établir un équilibre entre la liberté, la démocratie, la quiétude des gens, le respect des droits de l'Homme et la lutte contre la violence, le crime et le désordre ? Avant d'aborder ces questions, il est important de signaler que notre pays figure parmi les Etats les moins policés avec une moyenne d'un agent pour 2000 habitants. Ce faible effectif n'a nullement affecté le rendement de la sûreté nationale et de ses membres omniprésents, de jour comme de nuit, au service de la société et du bien-être des citadins. Aujourd'hui avec la creation de la Fondation Mohammed VI des oeuvres sociales, nos vaillans serviteurs vont beneficier de moyens logistiques, techniques et matériels; et leur situation sociale connaitra certainemment un bond en avant leur permettant de s'acquitter convenablement de leur noble mission. Le rôle de la police a connu, à l'instar des différents autres organismes de l'Etat, une restructuration lui permettant de s'adapter aux nouvelles donnes du Maroc moderne et démocratique. Aujourd'hui, si les citoyens marocains peuvent être fiers de leur police, c'est grâce au dévouement et aux sacrifices de ses valeureux agents qui ont toujours fait montre de courage et d'abnégation en dépit de l'insuffisance des moyens et de leur situation matérielle qui reste à améliorer. Conscient de cette réalité, le Directeur Général de la DGSN, M. Charki Draiss, a entamé depuis sa nomination, un processus de réhabilitation et de mise en valeur de l'élément humain qui constitue l'ossature principale de cette institution nationale. Parmi les actions menées dans ce sens, figurent en particulier l'ouverture sur l'environnement extérieur à travers l'instauration de structures de communication solides, l'instauration de système de recyclage et de formation continue des agents et la décentralisation des services de police notamment par la création des sûretés régionales nouvelles…et l'ouverture de postes frontaliers , en plus de la création de plusieurs nouveaux commissariats dans le cadre du renforcement de la présence de proximité. Ces actions considérables ont été concrétisées en dépit des contraintes budgétaires qui pèsent lourdement en matière des recrutements. Ce handicap n'a nullement affecté le rendement de cette institution nationale ouverte à la femme marocaine. Ainsi, la Sûreté Nationale a réussi à accompagner harmonieusement les mutations politiques et sociales du Royaume. Elle ne cesse de démontrer un savoir-faire quotidien en conciliant le maintien de l'ordre public et la lutte contre les fléaux sociaux avec le respect et la préservation des droits de l'Homme et des libertés publiques garanties par la constitution et par l'Etat de droit. Aujourd'hui, un hommage particulier doit être rendu à nos valeureux agents, personnel de la DGSN. Des actions concrètes doivent être menées de la part de toutes les sensibilités nationales (gouvernement, Parlement, société civile…) afin d'œuvrer pour le renforcement des rangs de la Sûreté Nationale et poursuivre l'amélioration de conditions de vie et de travail de ses agents. Si le renforcement des effectifs implique l'apport des collectivités locales invitées à consentir des efforts de soutien en matière de recrutement, l'amélioration de la situation des agents, quant à elle, passe inévitablement par la satisfaction des besoins légitimes du personnel, en particulier en ce qui concerne l'instauration de primes risques, l'augmentation des salaires et l'indemnité de logement. Consciente de cette situation, l'administration actuelle de la DGSN a entamé les démarches visant la concrétisation de cet objectif compréhensible. Ainsi, face aux missions de plus en plus diversifiées de la Sûreté Nationale, l'ensemble des composantes de la société sont appelées à soutenir cette institution nationale. A Meknès, comme partout au Maroc, saisissons cet anniversaire pour rendre un vibrant hommage à ces vaillants gardiens de la paix et de la sérénité.