Coopération sécuritaire: Hammouchi effectue une visite de travail en Turquie    Santé: Le Maroc et la Chine souhaitent élargir leur coopération    Glovo Maroc, la mainmise allemande se précise    Deloitte fait de Casablanca un bastion de cybersécurité    JAC E30X, la citadine électrique qui bouscule Casablanca    Le Salon international « Al Omrane Expo – Marocains du Monde 2025 » fait escale à Madrid    Eau et assainissement: La SRM Casablanca-Settat prépare un schéma directeur pour 42 MDH    Com' et RP: La SMIT renouvelle sa confiance à Weber Shandwick    Maroc–USA : Une relation stratégique appelée à un nouveau souffle    Bonus INTGVIEW. Mohamed Saâd Berrada: «Tout a été mis en place pour une rentrée scolaire réussie»    Agadir: FRANKIVEL ART, l'upcycling en pleine lumière à La Passerelle des Arts    La crise de discipline au sein de l'armée algérienne révèle la fragilité du régime militaire et son manque de cohésion interne    Le groupe britannique Idox ouvre son premier centre régional de données au Maroc et accroît la souveraineté numérique des grands projets nationaux d'infrastructure    La police de Casablanca enquête sur un incident entre un influenceur et un chauffeur de taxi    Hicham Jerando diffuse une archive de 2016 pour attiser la polémique autour d'un hôpital de Tiznit    À Xi'an, M. Amara, président de l'UCESA, appelle à un partenariat sino-africain plus renforcé, mutuellement bénéfique et porteur de prospérité    Le dirham s'apprécie de 0,6% face au dollar du 11 au 17 septembre (BAM)    Le Brésil sera doté de la première centrale thermique à éthanol à grande échelle au monde    Maroc-Mexique: Les opportunités de partenariat mises en avant à Mexico    Mondial U20 : Mohamed Ouahbi confiant malgré un groupe de fer    À Pékin, le Maroc et la Chine lancent un nouveau mécanisme de dialogue stratégique    Trump et Xi Jinping prévoient une rencontre en Corée du Sud avant une visite de l'ancien président américain à Pékin    Le Maroc consolide sa présence navale en participant aux plus anciennes manœuvres internationales "UNITAS 2025"...    Mondial U20 : pourquoi Mouad Dahak n'a pas été retenu par Ouahbi    Emancipation de l'Afrique : La Chine salue le leadership visionnaire de SM le Roi    Sahara marocain : tables rondes ou conférence internationale ?    Football : Infantino en visite au siège de la FIFA Afrique à Rabat    CDM U20 : Ouhabi dévoile sa liste mondialiste    Espagne : Abde Ezzalzouli signe son grand retour avec le Betis    Botola D1 / J2 : Le Wydad concède le nul face au promu Yaâcoub El Mansour    Football/Compétitions interclubs : Nos clubs entrent en lice avec l'ambition de décrocher le titre    À Casablanca, les plongeurs américains ont évalué les infrastructures maritimes de la métropole lors d'une mission multidimensionnelle    Le CIJ confirme la plainte malienne contre l'Algérie après la destruction d'un drone et Alger dénonce une démarche «paradoxale»    Un ancien maire condamné pour ses propos contre les musulmans de La Réunion    Rabat: Rencontre d'échanges sur les défis de la rentrée scolaire    Météo : Fortes averses orageuses avec rafales de vent ce vendredi    Canada: légère baisse des ventes au détail en juillet    TV5MONDE consacre une soirée spéciale «destination francophonie au Maroc»    Institut Français d'El Jadida : Alionor Vallet, Une vision ouverte et innovante !    L'Humeur : Robert Redford, un film et d'autres    Freakbeats. WAHM : Ovni de l'électro marocaine    Mundial 2030: La FRMF y la FPF se reúnen para los preparativos    Moroccan athlete Assia Raziki misses final at World Athletics Championships in Tokyo    Marruecos - China: Hacia un diálogo estratégico entre los ministerios de Asuntos Exteriores    Festival cèdre universel : Le sport et la mémoire au cœur de l'édition d'Azrou-Ifrane    La Fête du cinéma 2025 : Près de 60 000 spectateurs au rendez-vous dans tout le Maroc    Les prévisions du vendredi 19 septembre 2025    «Sirat» : Un film tourné au Maroc représentera l'Espagne aux Oscars    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Sommet arabo-islamique : Démonstration de force ou de faiblesse contre le bellicisme décomplexé d'Israël ?
Publié dans L'opinion le 17 - 09 - 2025

À Doha, les pays arabo-musulmans se sont opposés à la volonté israélienne d'imposer une nouvelle réalité dans la région au moment où la paix avec Tel-Aviv n'est plus une garantie de sécurité. Décryptage.
En politique, il n'y a pas d'amis, il n'y a que des intérêts et des alliances de circonstance. Celles-ci changent au gré des caprices et des ardeurs bellicistes des uns et des autres, surtout lorsqu'il s'agit d'Israël, un pays prêt à franchir toutes les lignes rouges au nom de "sa survie".
Les alliés d'hier sont les cibles de demain ! Qui aurait imaginé un jour le Qatar, l'interlocuteur de prédilection des Israéliens et leur médiateur de choix avec le Hamas, bombardé par Tsahal. L'impensable devient possible. Dans leur quête de décapiter le Hamas, les Israéliens se sont permis de bombarder ses dirigeants au cœur de la capitale Doha au mépris de sa souveraineté. Un affront d'une brutalité inouïe. Bien qu'elle ait raté ses cible principales, l'attaque israélienne a tué six, dont 5 personnalités subalternes du Hamas, et un agent de sécurité qatari.

Le coup de tonnerre est si violent que le petit émirat du Golfe ne trouve pas assez de mots pour exprimer sa frustration de ce "coup de poignard dans le dos" aussi douloureux que celui que Brutus a asséné à César.

Le Qatar, qui se sent trahi par les Etats-Unis, cherche un soutien qu'il peine véritablement à trouver en dehors des lamentations mélancoliques et des indignations verbales.

Des lamentations mélancoliques !

Ce qui a été le cas du Sommet arabo-islamique réuni en urgence à Doha à l'appel conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique. Les pays membres se sont succédé au micro pour condamner "avec la plus grande fermeté" l'agression israélienne comme si les mots pouvaient changer quoi que ce soit dans un monde qui ne connaît que le rapport de force.

Dans ce concert de mots creux, on a tout de même eu droit à un record qui n'est pas passé inaperçu : le plus court discours jamais prononcé dans un tel Sommet. Une prouesse signée Ahmed Al-Charaa dont le pays est régulièrement bombardé par les Israéliens sous des prétextes difficilement justifiables alors que le nouveau régime Damas est disposé à normaliser.

En une minute, le président syrien a fait part, dans un arabe éloquent digne des qualifs omeyyades, de sa solidarité avec le Qatar. Un discours qui résume tout le marasme du monde arabe qui manque de leviers pour faire face au bellicisme de plus en plus décomplexé d'Israël. Pour sa part, le Maroc n'a pas prononcé de discours officiel mais sa participation aux travaux est jugée active par son ambassadeur en Egypte et auprès de la Ligue des Etats arabes, Mohamed Aït Ouali.

La crainte du fait accompli

Ce Sommet accouche d'une déclaration finale d'une rare violence. Au-delà de la littérature diplomatique, on retient en gros trois éléments essentiels : solidarité avec le Qatar, condamnation unanime d'Israël et, surtout, un appel à contrer la volonté de l'Etat hébreu "d'imposer une nouvelle réalité dans la région". Cet appel traduit une véritable crainte des pays arabes, notamment ceux du Golfe, qui commencent à réaliser que la paix avec Israël n'est plus un gage de sécurité.

Une sorte de sonnette d'alarme qui réveille leur instinct de survie. Même le Maroc, l'un des pays les plus modérés, a brisé le silence depuis l'agression du Qatar. Les récentes déclarations du Chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, en disent long sur le ras-le-bol des extravagances israéliennes.

Rien de concret !

En réalité, ce Sommet a été pour le Qatar une tribune pour obtenir un moyen de pression sur Israël. Raison pour laquelle les pays arabes ont été priés de revoir leurs relations de coopération avec l'Etat hébreu. Difficile de savoir si ce vœu sera exaucé pour un pays qui a longtemps joué un double jeu en parlant ouvertement avec Israël dans les coulisses et en s'en prenant via ses bras médiatiques aux pays signataires des accords d'Abraham.

La crédibilité d'Israël en jeu

La frappe israélienne pose un dilemme majeur et met la crédibilité d'Israël en tant que partenaire dans la balance. Dorénavant, comment faire confiance à Tel-Aviv qui, en deux ans, s'en est pris à plusieurs pays sans donner l'impression de faire un doigt d'honneur à la souveraineté des Etats. Gaza, Liban, Yémen, Iran, Syrie et maintenant le Qatar, les Israéliens, animés d'un sentiment de superpuissance, semblent sauter tous ces verrous et se permettre toutes les obscénités pour assouvir les caprices messianiques des extrémistes au pouvoir. Les propos de Benjamin Netanyahu sur le grand Israël et sa volonté de chasser les Gazaouis de leur territoire ainsi que les bruits qui courent sur l'annexion formelle de la Cisjordanie ne laissent personne indifférent.

L'Egypte se sent directement visée d'autant que les Israéliens veulent depuis des mois lui balancer les Gazaouis. Le Caire y voit un casus belli puisqu'un tel scénario signifie le déplacement de l'idée de la résistance dans son territoire, ce qui donnerait aux Israéliens le meilleur prétexte d'y déplacer la guerre.

Pour les Qataris, on peut le comprendre, le dilemme est d'autant plus poignant qu'ils étaient priés par les Israéliens eux-mêmes et les Américains de faire la médiation avec le Hamas depuis le 7 octobre. Ce rôle d'intermédiaire date de longues années. Doha, rappelons-le, servait de canal de communication pour Benjamin Netanyahu qui fait preuve d'une sournoiserie consternante. N'est-ce pas lui qui a pris soin que le Hamas reste au pouvoir dans la bande de Gaza en laissant l'argent du Qatar couler à flots vers l'enclave aujourd'hui martyrisée ? C'est aujourd'hui connu du grand public. L'indéboulonnable Premier ministre israélien s'est empressé de renforcer le Hamas pour affaiblir l'Autorité palestinienne dans un calcul morbide dont personne ne comprend l'intérêt sauf une volonté de créer les conditions de rendre la solution à deux Etats impossible. Aussi, tous les experts conviennent que le Qatar était « comme un bon endroit pour surveiller le Hamas et l'éloigner de l'Iran ».

Les signaux ambivalents de Washington

Mais, maintenant, les verrous sautent les uns après les autres au moment où la garantie américaine vole en éclat. Donald Trump, bien qu'il soit si proche du Qatar qui l'a comblé de cadeaux (notamment le fameux avion présidentiel) et d'investissements depuis son retour à la Maison Blanche, n'a rien fait pour retenir son turbulent copain israélien. Il semble maintenant se rétracter. « Une telle attaque ne se reproduira pas », a-t-il rassuré ses alliés qataris. En même temps, son Secrétaire d'Etat, Marco Rubio, a promis le "soutien indéfectible" à Israël où il s'est rendu lundi. Allusion faite à Gaza où Israël a une carte blanche américaine.

Rubio, comme son Administration, reste fidèle à ses convictions, il estime que le Hamas est l'unique responsable du carnage actuel. Un groupe de barbares, à ses yeux, qui a perpétré témérairement le massacre du 7 octobre sans se soucier des populations gazaouies qui en payent le prix. Pour les Américains, la porte de sortie du drame de Gaza est claire : il faut que le Hamas, déjà anéanti militairement, rende les armes et libère le reste des otages. Or, le groupe armé y voit son arrêt de mort et son épitaphe. Entre-temps, les civils pâtissent de ce jeu d'échecs dont ils sont les victimes collatérales. Le gouvernement israélien, le plus extrême de tous les Exécutifs hébreux, n'a cure des condamnations internationales. Tous les coups sont permis et toute guerre, aussi génocidaire soient-elle, est bonne à mener pour liquider la résistance.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.