Le siège de la wilaya de Meknès a vécu mardi soir un moment fort sur le plan émotionnel. Encore sous le choc du drame, portant l'habit traditionnel du deuil, tout en blanc, des veuves des victimes de l'effondrement du minaret de la mosquée Khenatta Bent Bakr à Bab Berdieyinne ont reçu le don royal destiné aux familles des victimes des mains du Wali de la région Meknès Tafilalet, en présence de M. Brahim Boufous, gouverneur, directeur du cabinet du ministre de l'intérieur, du procureur du roi et de plusieurs personnalités civiles et militaires. «Que Dieu préserve Sa Majesté, Son geste envers nous nous réchauffe le cur et nous permet de dépasser ses moments de douleur» a déclaré à L'Opinion une veuve qui venait de recevoir le don royal. Outre le don, le Souverain a pris en charge tous les frais d'hospitalisation, de soins et du suivi de l'état de santé des blessés.. Sur le plan du suivi des édifices menaçant ruine en Médina, une commission technique, appuyée par le laboratoire public d'essais et d'études (LPEE), a été chargée d'effectuer l'expertise des mosquées anciennes et de leurs dépendances dans les quartiers de l'ancienne médina. Déjà, deux mosquées de la Médina présentant des dégradations jugées dangereuses, ont été fermées. Il s'agit des mosquées Nejjarine et Zaitouna. Notons que les autorités ont pris la décision d'entamer la démolition de 30 maisons devenues inhabitables. Au moment de l'exécution, une série de problèmes a relativement retardée l'application de la décision. Les maisons dans ce tissu très ancien s'adossent les unes aux autres, toute intervention fragilise davantage de nombreuses bâtisses. Il aura fallu donc faire appel à des entreprises spécialisées dans la démolition dans un environnement pareil. Des poutres de soutien ont été installées avant la démolition et l'action se poursuit actuellement. Une expertise de toutes les bâtisses menaçant ruine à Meknès est envisagée pour une intervention rapide, efficace et efficiente tout en apportant les solutions adéquates à chaque cas: démolition ou restauration. Le tissu ancien dans la cité impériale, déclarée patrimoine universel par l'UNESCO, a la particularité d'imbriquer la question du patrimoine à celle de l'insalubrité, quasi généralisée, dans la Médina. La problématique est donc à appréhender dans le cadre d'une vision globale et harmonieuse, avec une stratégie d'actions intégrées de réhabilitation et de dé densification de ces tissus, anciens certes, mais qui regorgent de trésors patrimoniales inestimables.