Après des dizaines de protestations et plusieurs heures de travail boycottées, le dialogue social entre le gouvernement et les cadres de la Santé a enfin repris son cours, marquant des avancées majeures, en répondant favorablement à certaines revendications, bien que plusieurs points restent en suspens. Manque d'infrastructures, masse de travail exorbitante, rémunération en deçà des attentes, manque de sécurité alarmant au sein des structures hospitalières publiques... autant de lacunes qui font de la crise de la Santé une crise structurelle qui requiert beaucoup de sacrifices, mais surtout beaucoup de moyens. L'Exécutif, déjà accaparé par les vastes chantiers liés aux échéances de 2030, doit donc jongler avec une trésorerie sous pression. Mais s'il y a une leçon à retenir, c'est celle de l'intransigeance des syndicats du secteur sur le respect de leur cahier revendicatif et de leur insistance sur la préservation de tous les droits et acquis des professionnels de la Santé. Le compromis trouvé aujourd'hui, à la faveur du dernier remaniement ministériel, aurait pu être acté il y a quatre mois, évitant ainsi une série de grèves coûteuses pour le système de santé et, surtout, délétères pour la confiance d'une population épuisée par l'accumulation des crises. C'est dire aussi que le statut de référence, toujours en attente d'examen par les représentants syndicaux, devra couper court et éviter tout marchandage pour prévenir un nouvel épisode de tensions et de mobilisations. Car même sans crise, ni grèves, nos hôpitaux souffrent d'un manque criant de moyens. Pour les soignants, chaque journée relève du parcours du combattant, du fait des sous-effectifs chroniques et des cadences infernales. À cela s'ajoutent l'anarchie et l'insécurité, qui rendent l'ambiance irrespirable dans la quasi-totalité de nos établissements de santé dont le personnel, déjà en proie au burn-out, doit également composer avec l'insécurité et le risque d'agressions. L'enjeu du dialogue social ne se limite donc pas à des ajustements salariaux ou statutaires, il s'agit aussi de restaurer la dignité du secteur et d'effacer cette tache noire qui ternit l'image du Royaume.