Au Maroc, les recettes générées par le tourisme international et les transferts des MRE reprendraient leur tendance haussière des années d'avant la crise Après une évolution complexe de la situation en 2009, les perspectives pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) devrait s'améliorer jusqu'à la fin de 2011. La croissance devrait s'accélérer jusqu'à 4,4 % cette année, le même rythme enregistré de 1995 à 2005 en moyenne. C'est ce que prévoit la Banque Mondiale dans son nouveau rapport intitulé: « perspectives pour l'économie mondiale 2010: crise, financements et croissance.» Certes l'absorption intérieure constituera une source permanente de solidité, mais les prévisions d'une reprise au niveau de la région tablent sur une reprise de la demande mondiale de pétrole, le raffermissement des prix du pétrole et le redressement des principaux marchés d'exportation. Les prix du pétrole devraient rester globalement stables sur la période de projection, à environ 75 dollars le baril. Un regain de l'intérêt à l'égard de l'Investissement direct étranger (IDE) régional pourrait voir le jour à mesure que les conditions financières et économiques commencent à se normaliser. La reprise économique en Europe et entre les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) favorisera la reprise des économies diversifiées. Les répercussions de la crise financière mondiale sur les économies en développement de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ont varié entre les pays exportateurs et importateurs de pétrole La crise des denrées alimentaires et du pétrole de 2007-2008 constituait un défi pour la région, la plus grande exportatrice nette de pétrole et la plus grande importatrice nette de denrées alimentaires. Les exportateurs de pétrole ont été moins touchés, mais la facture des importations alimentaires s'est considérablement alourdie. Les plus éprouvés ont été les pays du Maghreb, ainsi que la Jordanie et le Liban, qui sont de gros importateurs à la fois de denrées alimentaires et de pétrole, et la République arabe d'Égypte (fortement tributaire des importations de denrées alimentaires). Durant 2009, les mouvements nets des termes de l'échange des pays en développement exportateurs de pétrole (Algérie, République islamique d'Iran, République arabe syrienne et République du Yémen) et du CCG ont été favorables, suite à l'augmentation des prix du pétrole et à la baisse des prix des denrées alimentaires. Mais les prix élevés du pétrole ont été maintenus au détriment d'une production sensiblement réduite. Dans le cas des économies plus diversifiées (Égypte, Jordanie, Liban, Maroc et Tunisie), la forte baisse de la demande extérieure (notamment de la Zone euro dominante) a eu des répercussions négatives sur les exportations de marchandises, qui ont été aggravées par la baisse de l'activité touristique, des envois de fonds des migrants et des apports d'IDE, notamment en provenance des économies du CCG. La Banque Mondiale note, en outre, que la crise économique mondiale a mis fin au boom pétrolier qui a fait grimper les prix du pétrole à plus de 150 dollars le baril au milieu de 2008 et les prix se sont établis depuis lors dans une fourchette de 65 à 80 dollars le baril. Les pays exportateurs de pétrole de la région se sont associés à cette mesure en réduisant la production de près de 10 % (11 % parmi les producteurs à revenu élevé et 7,3 % parmi les pays en développement exportateurs de la région). L'effet combiné des prix nettement moins élevés et de la réduction de la production a provoqué la baisse des recettes du pétrole et du gaz de tous les pays exportateurs de 755 milliards de dollars en 2008 à 485 milliards de dollars en 2009. La Banque note, par ailleurs, que la Zone euro est la destination de plus de 70 % des exportations de biens en provenance des économies diversifiées de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Par ailleurs, la Zone euro accueille des travailleurs étrangers, venant du Maghreb et du Mashreq et elle représente une importante source d'envois de fonds et d'arrivées de touristes dans la région en développement. Le ralentissement de l'activité économique et la dégradation de la situation de l'emploi en Europe, ainsi qu'à travers les économies du CCG en 2009, ont provoqué la baisse des envois de fonds des travailleurs de 6,3 % sur l'année — contrastant avec les solides gains de 23,0 % et de 11,3 % en 2007 et 2008 respectivement. Parmi les gros bénéficiaires de ces flux, l'Égypte semble avoir été la plus touchée, les flux reculant de 9 %, tandis que les recettes diminuaient de 8 % dans le cas du Maroc. La Jordanie, le Liban et la Tunisie ont subi des baisses moins prononcées, allant de 1 % à 3%. Globalement, pour l'année 2010, l'économie mondiale serait marquée par une certaine reprise. Chiffres du Haut Commissariat au Plan (HCP) à l'appui. La croissance économique atteindrait 3,1%, après la régression de 1,1%, caractérisant la récession économique de 2009. Les pays développés afficheraient une croissance de 1,3%, après avoir enregistré un recul de 3,4% durant l'année précédente. Les économies de la zone Euro, principal partenaire commercial du Maroc, s'accroîtraient de 0,3%, après avoir été durement, affectées par la récession en 2009, avec une baisse de l'activité de 4,2%. Quant aux économies émergentes et en développement, elles connaitraient, globalement, une reprise plus importante en 2010, suite aux effets des plans de relance engagés par les Etats pour faire face à la crise économique mondiale. Néanmoins, cette reprise de l'économie mondiale serait lente et progressive et s'étalerait sur un horizon de moyen terme, suite à l'ampleur des déséquilibres macroéconomiques enregistrés par les pays avancés durant l'année 2009. Dans ce contexte, le commerce international devrait emprunter une tendance haussière, avec un accroissement de 2,5% en 2010 au lieu d'une régression de 11,9% en 2009. Les prix des matières premières connaîtraient, de leur côté, un revirement de tendance. Le cours moyen du pétrole brut atteindrait 76,5$/baril au lieu de 61,5$ en 2009 et les prix des produits non énergétiques seraient en augmentation de 2,4%. Quant au marché de change, toujours selon le HCP, il serait marqué par la poursuite de l'appréciation de l'euro par rapport au dollar américain, dont la parité se situerait à 1,4 au lieu de 1,3 en 2009. Dans ces conditions, la demande mondiale adressée au Maroc, après son recul considérable de 10% en 2009, connaitrait une reprise de 3% en 2010. De même, les recettes générées par la demande du tourisme international et les transferts des marocains résidant à l'étranger reprendraient leur tendance haussière des années d'avant la crise économique mondiale, avec une croissance d'environ 10%. Faut-il souligner aussi que même le FMI prévoit une reprise de l'économie mondiale en 2010. Cependant, cette reprise devrait rester molle par rapport aux périodes comparables du passé. Et ce dans la plupart des économies avancées. Mais dans beaucoup de pays émergents et en développement, l'activité devrait être relativement vigoureuse, grâce surtout au dynamisme de la demande intérieure.