La décision de la Cour pénale internationale, visant à la délivrance d'un mandat d'arrêt pour génocide contre le président soudanais Omar el-Béchir, "va à contre-courant" du processus de paix, a déploré vendredi la Commission de l'Union Africaine (UA). "L'UA a toujours souligné son attachement à la justice et son rejet total de l'impunité, conformément aux dispositions pertinentes de son Acte constitutif", a affirmé la Commission dans un communiqué. "Dans le même temps, l'UA réaffirme que la recherche de la justice doit être poursuivie d'une manière à ne pas porter préjudice à la quête de la paix. La décision que vient de prendre la CPI va à contre-courant" de ce processus, estime l'organisation continentale. La chambre d'appel de la CPI a ordonné mercredi aux juges de première instance de la Cour de La Haye de réexaminer leur décision de ne pas retenir le génocide dans leur mandat d'arrêt contre M. Béchir. Lors du dernier sommet de l'UA à Addis Abeba, qui s'est terminé mardi, les chefs d'Etat et de gouvernement des 53 Etats membres ont réitéré cette demande de différer la procédure engagée contre M. Béchir, et proposé de contourner le Conseil de sécurité en proposant un amendement à l'Article 16 du statut de Rome qui régit la CPI. la Chine s'inquiète de la décision de la CPI La Chine, proche alliée du Soudan, a fait part de son inquiétude après la décision de réexamen de la demande de mandat d'arrêt pour génocide au Darfour contre le président soudanais Omar el-Béchir, susceptible, selon Pékin, de compliquer la situation. "Nous ne souhaitons pas que ce genre de décision complique encore plus le réglement des problèmes du Darfour et de la paix entre le Nord et le Sud et constitue une ingérence, voire porte atteinte au climat de coopération entre toutes les parties", a déclaré vendredi soir dans un communiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ma Zhaoxu, soulignant que la situation au Soudan était "dans une phase cruciale, compliquée et sensible". "Les parties concernées essaient de faire avancer les consultations de Doha, le Soudan prévoit des élections générales (Ndlr: en avril) et en janvier prochain il y a aura un référendum" sur l'avenir du Sud-Soudan, a ajouté le porte-parole. M. Ma a souligné que la Chine a fait part de ses "graves inquiétudes" depuis le début de la plainte en 2008 contre le président soudanais, tout comme "certains pays arabes et africains en développement et des organisations régionales comme l'Union africaine ou la Ligue arabe".