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«Anfa, Dar el Beïda, Casablanca, trois noms d'une seule ville»
Hommage en 700 photos à la ville des contrastes
Publié dans L'opinion le 30 - 01 - 2010

Le livre sur «Anfa, Dar-el-Beïda, Casablanca, Trois noms pour une seule ville» vient d'être présenté lors d'une conférence de presse à Casablanca en présence de l'auteur Abdeljalil Bounhar, reporter photographe marocain, natif de Derb Soltane et de l'éditeur Abdelkader Retnani des éditions “La Croisée des Chemins”. Cet ouvrage n'a pas pu voir le jour, précise l'éditeur, sans un mécène, la société marocaine Stroc Industrie qui a choisi de «soutenir un hommage rendu à Casablanca».
«Ce résultat représente 20 ans de travail» affirme l'auteur dont l'idée du livre avait eu comme déclic sa visite de l'exposition «Casablanca-Rome» en 1988 et qui lui avait permis de comprendre «l'enjeu de l'actualisation du patrimoine photographique de Casablanca».
Beau livre de grand format, l'ouvrage de 380 pages donne à voir quelques 700 illustrations accompagnées de textes. Des photos réalisées par l'auteur de 1992 à 2009, mais aussi des vieilles cartes postales, fruit de recherches dans les archives au cours de séjours en France dans les marchés aux puces et autres foires de cartes postales chez des collectionneurs marocains dont il cite le cinéaste Sarim Fassi Fihri, le peintre Ahmed Taoufik. Le résultat fini montre par juxtapositions contrastées sa contribution personelle à côté des autres photographes étrangers aux prisesde vues conservées en cartes postales tels Flandrin, Bertou, Boussuge, Maillet, Alhambra, levy, Neurdein. La méthode employée c'est de juxtaposer, à propos du même rond-point, boulevard, édifice ou autres monuments, des images de plusieurs époques du début du siècle jusqu'à nos jours, en montrant les transformations d'une ville qui a toujours connu un développement effréné. Au final, c'est le processus de développement historique de la ville qui est montré. Tout y passe. Des Nouala (huttes en roseaux) de l'Oued Boussekkoura, à la mégapole tentaculaire d'aujourd'hui avec ses quatre millions de Casablancais, en passant par les petites bâtisses en dur (pierre et pisé) de la médina Anfa qui comptait alors quelques milliers d'habitants.
 
Démesure 
La particularité de ce reportage à travers l'âge c'est qu'il semble s'être confronté à l'aspect de démesure d'une ville regorgeant de contrastes, surtout difficile à cerner dans l'exhaustivité.
«Au début, je voulais me limiter à l'ancienne médina» dit l'auteur. Ensuite le projet a vu ses frontières reculer de plus en plus. Ce qui a amené le photographe à s'aventurer aussi dans certains quartiers (pas tous, on n'est pas exhautif) comme Derb Soltane, les anciennes gares dont Garage Allal, disparues aujourd'hui, les quartiers d'Ain Chok, le souk de Koréa', sans oublier une évocation des bidonvilles des Carrières Centrales qui sont nés, au début, au pied de la Centrale thermique des Roches Noires, ou encore des bidonvilles de Ben Msik avec des documents intéressants et semble-t-il rares comme cette photo de baraque déplacée par une dizaine d'hommes (voir la page suivante).
A propos des espaces verts, le reporter photographe dit se refuser à montrer les anciens espaces verts de Casablanca aujourd'hui à l'abandon ce qui est un vrai gâchis.
Cela est vrai pour le Parc de la Ligue Arabe et d'autres. Mais il y a d'autres espaces verts nouveaux comme celui de Ain Sebaa. On ne peut tout suivre. Il faut tout le temps ajuster le regard. Casablanca est particulièrement ambivalente: d'une part elle vit un immobilisme mortel et révoltant pour ce qui est de la sauvegarde de son patrimoine souvent laissé à l'abandon, d'autre part elle connaît une frénésie de mouvement en particulier dans la construction des nouveaux quartiers. L'économie de profit et de nécessité fonctionnelle est plus forte dirait-on pour tout charrier derrière elle.
L'auteur n'a pas oublié le port bien qu'il l'ait placé en dernier dans la pagination. Le port est pourtant à l'origine de la ville avec la contribution de la force de travail des hommes, des migrants venus de toutes les régions du Royaume s'installer dans la future agglomération.
Cependant, Abdeljalil Bounhar n'a pas omis d'insérer une photo du Titan, l'une des grues qui a contribué à la construction de la jetée Moulay Youssef pour l'agrandissement et la stabilisation du port et qui a malheureusement disparu, vulgairement vendue en pièces détachées, renvoyée en morceaux aux fonderies alors que c'est un monument qui fait partie intégrante de l'histoire de la ville. Un exemple de gâchis raconté par Najib Cherfaoui dans son fameux livre «Fulgurances» sur les ports du Maroc. Mais ce n'est pas le seul monument historique disparu puisque des constructions, fleurons rares d'architecture, ont été rasées et dont la liste est trop longue. Une liste qui risque malheureusement de se rallonger davantage à voir la manière dont le patrimoine est géré. Le cas de l'hôtel Lincoln est de plus flagrant. Dans le reportage de Bounhar on voit parfaitement l'évolution de la détérioration rapide de ce fameux monument qui était un joyau du boulevard Mohammed V et qui, une fois vidé de ses habitants sans qu'aucune autre mesure ne soit prise, s'est effrité au gré des saisons et intempéries pendant 20 années par manque de stratégie volontariste de sauvegarde du patrimoine. Cette dernière devrait constituer une priorité.
De Casablanca on a créé un miroir déformant dit l'auteur, «on parle d'art déco mais personne ne fait rien, de Casablanca beaucoup de chose ont disparu, par exemple la vieille ville a été amputée de ses portes».
Abdeljalil Bounhar soutient avoir cherché pendant 8 ans un éditeur au Maroc. «C'est vraiment incroyable qu'un ouvrage sur la ville de Casablanca ne trouve pas d'éditeur» s'exclame-t-il. La rencontre avec l'éditeur, “La Croisée des Chemins”, et le mécène, Stroc Industrie, a permis de concrétiser enfin le projet.
Pour l'éditeur Retnani, il y a très peu de mécènes pour réaliser des choses qui comptent vraiment, «c'est le copinage qui marche dans ce domaine malheureusement».
Près de dix ouvrages, photos et textes, ont été réservés à Casablanca jusqu'à présent mais souvent on s'intéresse au centre de la ville et aux richesses de ce centre en art déco, pas aux autres parties de la ville.
Abdeljalil Bounhar est actuellement correspondant au Maroc de l'Associated Press depuis 1997 et qu'il avait intégré depuis 1991.
 
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«Anfa, Dar el Beida, Casablanca, trois noms d'une seule ville» de Abdejalil Bounhar, éditions La Croisée des Chemins, Casablanca.


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