C'est ce jeudi que s'ouvrent les travaux de la deuxième édition de la Semaine de l'Afrique des Solutions (SAS) à l'Ecole Mohammedia des Ingénieurs, relevant de l'Université Mohammed V de Rabat. Un événement de trois jours (du 17 au 19 octobre 2024) qui sera marqué par un aéropage de personnalités, venues d'Afrique et un peu partout dans le monde. Bref, il s'agit t de tous ceux qui s'intéressent à la transformation du continent. Après le franc succès de la première édition, en 2023 à Paris, les organisateurs entendent mettre les bouchées doubles pour faire du rendez-vous de la capitale administrative du Royaume un moment privilégié du donner et du recevoir. Car la Semaine de l'Afrique des Solutions (SAS-2024) est une rencontre internationale qui présente des solutions innovantes entièrement dédiées au développement de cette partie du monde. En effet, comme l'indiquent les initiateurs, l'Afrique est un réservoir extraordinaire d'initiatives, de projets, de créativité et d'innovation. Ceux-ci concernent les drones agricoles, les applications digitales, les ordinateurs portables, les téléphones portables, bornes de téléconsultation, mallettes médicales, objets connectés, super-applications, poubelles écologiques, maillots de bain éthiques et éco-responsables. Ces initiatives portent également sur les serviettes hygiéniques réutilisables écologiques, les vélos nautiques écologiques, les panneaux solaires avec des matériaux recyclés, les foyers améliorés écologiques pour les ménages, les robots d'assistance, les briques autobloquantes à base de déchets plastiques, les casques de moto intelligents qui sauvent des vies, des sacs à dos solaires, des voitures à hydrogène, des téléphones à commande vocale (Open G), du robot médical, des logiciels informatiques, des tablettes, du dispositif automatique d'irrigation polyvalent et écologique, de bibliothèque numérique... Cet événement, initié par l'organisation « Notre Voix », en partenariat avec l'Ong WAID (World & Africa for Investment and Development), présidée par le Marocain, Hassan Benzzine, se veut également un outil d'honorer celles et ceux qui façonnent l'Afrique d'aujourd'hui et de demain et promouvoir l'innovation et une presse de solutions. A cet égard, il faut dire que ces innovations « Made in Africa », qui contribuent à la création d'une société inspirante, solidaire et durable, sont méconnues du grand public.
Un choix judicieux Le choix du Maroc pour abriter cette rencontre n'est pas fortuit. En effet, « les initiatives et engagements du Gouvernement du Royaume en faveur de la promotion de l'entrepreneuriat innovant et le leadership éclairé de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ont milité en faveur de ce choix, le Maroc étant une destination de rêve, un pays de créativité et d'innovation. Alliant harmonieusement le traditionnel et le moderne, le Maroc offre un cadre idéal pour abriter la SAS 2024 en Afrique, dans un environnement riche en culture, en histoire et en saveurs », lit-on dans le communiqué de presse. Ce success story a commencé quand, en 2023, l'association « Notre Voix » a lancé la Semaine de l'Afrique des Solutions pour les révéler, valoriser et amplifier. La réussite était au bout de l'effort puisque plus de 2000 personnes, dont des personnalités africaines et internationales notables et des solutionneurs y ont pris part. Placée sous le thème « Médias et entrepreneurs, accélérateurs de solutions pour l'atteinte des Objectifs de Développement Durable », cette édition « mettra en avant une multitude d'acteurs qui, par leur engagement, œuvrent pour améliorer nos vies, nos économies, notre santé et notre environnement ». Il s'agira aussi de rassembler des acteurs de solutions à différents niveaux autour d'initiatives concrètes. Qu'elles soient économiques, sociales, écologiques, éducatives ou sanitaires, démontrant la créativité de l'Afrique et incitant un large public à agir grâce à l'inspiration. Au programme se tiendront plusieurs tables rondes ayant pour thèmes : « Maroc, réservoir extraordinaire d'initiatives, de projets, de créativité et d'innovation », « Responsabilité sociétale des entreprises africaines (RSE) », « Médias et journalistes, accélérateurs de solutions », « PME, TPE, Coopératives : Solutions adaptées et efficaces pour le commerce international », « Coopératives rurales : ces femmes qui bâtissent l'avenir » et « Solutions technologiques qui font bouger l'Afrique ».
Raconter l'Afrique autrement Cette année, la Guinée est le pays invité d'Honneur. D'après Léonce Hamza Houngbadji, président fondateur de cet événement international majeur : « Pour raconter l'Afrique autrement, il faut faire émerger de nouveaux récits positifs et inspirants et des méthodes éditoriales et managériales innovantes : diffuser des contenus inspirants ; valoriser des initiatives porteuses de solutions ; diffuser des informations qui donnent de l'espoir, de l'envie, inspirent et poussent à l'action concrète. Il est question aussi de diffuser des contenus de qualité et porteurs de sens : des histoires de résilience et des initiatives porteuses de réponses concrètes aux enjeux économiques, sociétaux et écologiques auxquels les individus et la société font face ; créer du lien entre initiatives de terrain, médias et citoyens, pour accélérer la résolution des problèmes sociaux, économiques, écologiques, éducatifs, sanitaires...». Tout est dit. Pour l'édition présente, des actions seront menées. C'est un menu 100% solutions, constructif, participatif et inspirant. Ainsi, entre autres, 120 solutions innovantes et initiatives constructives seront révélées et valorisées, plus de 200 personnalités africaines et internationales inspirantes, exemplaires et visionnaires sont déjà mobilisées. Sur un autre plan, 20 hommages seront rendus à des entrepreneurs innovants et journalistes inspirants tandis que 10 témoignages concrets sur les retombées (impact) de la SAS 2023 sont prévus. Le clou de l'événement sera, sans aucun doute, la présentation du prototype de Digital Africa Solutions, 1er musée numérique mondial 100% solutions dédié à la promotion et à la valorisation des solutions innovantes ainsi que des initiatives constructives Made in Africa. Sans oublier que la SAS 2024, connaîtra le lancement de la 1ère école pratique de journalisme de solutions en Afrique. Et la liste est longue. Taxe carbone européenne : Des pertes potentielles annuelles de 25 milliards $ pour l'Afrique En décembre, la Banque africaine de développement (BAD) a appelé à exclure l'Afrique de l'application du mécanisme européen d'ajustement carbone aux frontières (MACF) pour ses risques sur la monétisation d'exportations à valeur ajoutée comme les hydrocarbures. En effet, l'Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO) a exprimé sa vive opposition au mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) proposé par l'Union Européenne (UE) et appelle à la mise en œuvre d'un moratoire au profit des pays africains. S'exprimant sur la question dans le cadre de l'édition 2024 de l'African Oil Week (AOW) qui s'est clôturée, jeudi dernier, Dr Omar Farouk Ibrahim (photo), secrétaire général de l'APPO, a mis en garde contre les risques économiques de cette initiative pour la croissance de l'Afrique. Cette dernière est liée à la monétisation des ressources, énergétiques notamment, du continent. Or, le dispositif MACF voulu par l'UE, sous le prétexte de la transition énergétique, aura pour effet de limiter les possibilités d'exportations de ces ressources. « L'Afrique ne peut pas se développer sans combustibles fossiles. L'Afrique mérite mieux », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d'une politique équilibrée et juste qui tienne compte des défis uniques auxquels font face les économies africaines. Lorsque cette disposition, adoptée il y a un an, deviendra effective à l'horizon 2026, elle impliquera pour l'Afrique un manque à gagner annuel d'environ 25 milliards de dollars, selon des estimations de la Fondation africaine pour le climat (ACF) et de l'Institut Firoz Lalji. Pour faire face à la taxe carbone de l'UE, au-delà du moratoire souhaité par le secrétaire général de l'APPO, certains analystes pensent que l'Afrique peut envisager de miser davantage sur des systèmes de tarification du carbone pour aligner son industrie sur les normes internationales. Ils suggèrent également, même si ce point de vue n'est pas partagé, que le renforcement des investissements dans les énergies renouvelables peut réduire la dépendance aux combustibles fossiles et diminuer l'empreinte carbone des exportations africaines.