Face à une conjoncture économique mondiale instable, le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, exhorte les collectivités territoriales à resserrer leurs dépenses et à améliorer la gouvernance financière, tout en incitant les walis et gouverneurs à renforcer les mécanismes de contrôle et de surveillance. Dans un contexte marqué par des pressions économiques et climatiques croissantes, le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, a lancé un appel fort aux présidents des collectivités territoriales à travers une circulaire diffusée récemment. Celle-ci les invite à rationaliser le budget de l'année 2025, en se concentrant sur la réduction des dépenses non essentielles, tout en garantissant une gestion optimale des ressources publiques. Priorités budgétaires et diversification des revenus La circulaire du ministère souligne l'urgence de diversifier les sources de revenus des collectivités territoriales. Pour y parvenir, il est primordial d'améliorer les méthodes de collecte des taxes et impôts locaux, tout en encourageant activement les investissements productifs qui pourraient soutenir les finances locales. La gestion rigoureuse des dépenses publiques doit être au cœur des préoccupations, en priorisant les besoins essentiels et en optimisant l'efficacité des budgets alloués aux différents projets.
Le document ministériel recommande également de moderniser les systèmes de gestion via la numérisation des procédures financières, ce qui permettrait d'améliorer la transparence, de simplifier les démarches administratives et d'assurer un meilleur suivi des opérations financières. Cette transition numérique est jugée indispensable pour renforcer la gouvernance locale et garantir une reddition des comptes plus rigoureuse.
Renforcement de la gouvernance financière et contrôle accru L'une des recommandations phares de cette circulaire est l'adoption de normes comptables rigoureuses et l'amélioration des mécanismes de contrôle interne dans les collectivités territoriales. Les walis et gouverneurs sont appelés à veiller à ce que les finances locales soient gérées avec une transparence exemplaire, en s'assurant que chaque dirham dépensé soit justifié et qu'il réponde aux besoins prioritaires des citoyens.
Le ministre insiste également sur l'importance de la reddition des comptes et du contrôle des dépenses, en particulier dans un environnement économique incertain où la pression sur les finances publiques est particulièrement forte. La conjoncture mondiale, marquée par les tensions géopolitiques et les impacts du changement climatique, impose une gestion plus responsable et une révision des perspectives de croissance économique à l'échelle nationale et locale.
Intégration de la perspective de genre et des défis climatiques Abdelouafi Laftit a également souligné l'importance de l'intégration de la dimension genre dans la gestion budgétaire des collectivités territoriales. Il est essentiel, selon lui, que les ressources soient réparties équitablement entre les sexes, afin de promouvoir une société plus inclusive et juste.
Par ailleurs, la question climatique figure en bonne place dans cette stratégie de rationalisation. Le ministre rappelle que le Maroc fait face à des défis environnementaux de plus en plus pressants, notamment la raréfaction des ressources en eau et la succession des périodes de sécheresse. Dans ce contexte, les collectivités territoriales ont un rôle clé à jouer pour garantir l'accès à l'eau potable, en particulier dans les zones rurales. La gestion durable de cette ressource vitale est désormais une priorité absolue pour éviter de potentielles pénuries. Une gouvernance locale, clé de voûte de la résilience nationale Malgré une résilience indéniable de l'économie nationale, les défis actuels imposent une vigilance accrue et une gouvernance financière plus rigoureuse. La circulaire appelle les collectivités territoriales à se concentrer sur les projets de développement prioritaires, évitant ainsi que les budgets ne soient engloutis par des dépenses de fonctionnement non productives. Le ministre de l'Intérieur insiste sur le fait que les collectivités doivent impérativement respecter les orientations budgétaires pour 2025, et éviter tout retard dans l'exécution des projets convenus dans le cadre des conventions nationales. Il a également mis en garde contre les risques liés à la mauvaise gestion financière, qui pourrait aggraver les pressions économiques et compromettre les objectifs de développement à long terme. Le ministre de tutelle met en lumière également la nécessité d'instaurer une transparence accrue dans la gestion financière des collectivités territoriales. Cela passe par l'élaboration de rapports financiers détaillés, la rationalisation des dépenses et l'adoption de systèmes comptables modernes. Dans cet esprit, il insiste sur l'application du principe d'égalité des sexes dans la répartition des ressources, afin de promouvoir une gestion plus équitable et inclusive. Le processus de numérisation des finances publiques est un enjeu central pour améliorer l'efficacité et la transparence des dépenses locales. La circulaire encourage ainsi l'adoption de solutions technologiques innovantes pour mieux gérer les recettes, optimiser la collecte des taxes et réduire les délais de recouvrement. Cette transition numérique constitue un levier stratégique pour moderniser les pratiques financières au niveau local. Dans un contexte où les pressions budgétaires se multiplient, le ministère appelle les collectivités territoriales à diversifier leurs sources de revenus. Cela inclut une révision de l'assiette fiscale des taxes locales, comme la taxe sur les terrains non bâtis et la redevance pour l'occupation du domaine public communal. En renforçant les mécanismes de recouvrement, les collectivités peuvent ainsi maximiser leurs recettes et financer plus efficacement les projets de développement. Suivi des mesures par les commissions spécialisées Afin d'assurer la mise en œuvre rigoureuse de ces mesures, la circulaire rappelle l'importance du rôle des commissions spécialisées. Celles-ci sont chargées de superviser et d'évaluer l'application des réformes financières au sein des collectivités territoriales, en veillant au respect des lois et règlements en vigueur. Ce suivi régulier garantit non seulement une gestion transparente mais aussi une optimisation des ressources pour répondre aux besoins prioritaires des citoyens. Le ministère avertit les collectivités territoriales contre la perte de leur droit à percevoir certaines taxes, en particulier si elles n'émettent pas les ordres de recettes dans l'année suivant la date d'exigibilité des impôts. Cette disposition vise à garantir la perception rapide des montants dus, tout en évitant les retards qui pourraient nuire au bon fonctionnement financier des communes.