Les taxes d'habitation et d'hygiène constituent-elles un socle financier robuste ou plutôt un casse-tête corsé pour les communes ? Ce qui est sûr, c'est que le défi du non-paiement de ces taxes constitue une véritable problématique pour les collectivités du Royaume. Selon Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur, une réforme en profondeur de la gouvernance locale et une sensibilisation renforcée sur l'importance de ces prélèvements s'imposent pour garantir une contribution effective au bien-être des citoyens et au développement durable du pays. Les récentes déclarations de Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur, lors d'une session parlementaire, ont mis en exergue une réalité jugée préoccupante, à savoir le non-paiement généralisé de la taxe d'habitation et de la taxe d'hygiène par certains citoyens, malgré leurs obligations envers les collectivités locales. Il en a souligné les conséquences préjudiciables sur les finances locales, pointant du doigt les lacunes dans la gestion de ce secteur vital. Les conséquences du non-paiement Les implications du non-paiement de ces taxes se répercutent grandement sur les finances locales, exacerbant les défis déjà existants. Laftit a mis en évidence l'impact préjudiciable sur la stabilité financière des collectivités locales, confrontées à des revenus limités et à des dépenses en constante augmentation. La couverture insuffisante des coûts des services essentiels par les recettes de ces taxes crée une vulnérabilité financière persistante. Pour rappel, la taxe d'habitation, en tant que pilier économique pour les collectivités locales, est prélevée sur l'ensemble des résidences principales et secondaires. Les fonds ainsi collectés alimentent le budget des communes, finançant une multitude de services locaux, tels que l'entretien des infrastructures, l'éclairage public, la gestion des déchets, et la préservation des espaces verts. De plus, une portion significative de cette taxe est réaffectée au gouvernement central, contribuant au financement des services sociaux nationaux, notamment l'éducation et la santé. Dans un autre volet, le responsable aborde l'aspect hygiène de la taxe d'habitation, lequel mérite une attention particulière, avec des fonds spécifiquement destinés à des programmes visant à améliorer les conditions de vie en matière d'hygiène et de salubrité publique. Cet engagement s'étend à la gestion des déchets, la lutte contre la pollution de l'eau et de l'air, ainsi que la prévention des maladies liées à l'insalubrité. Ces investissements contribuent non seulement à la santé publique mais aussi à la préservation environnementale. Au-delà du non-paiement des taxes, Laftit a également souligné les défis liés à la formation insuffisante des employés des institutions locales élues. Dans le contexte de la régionalisation avancée, le ministère s'efforce d'accélérer les ateliers de renforcement des ressources financières des régions, visant à créer une autonomie financière et à éviter une dépendance excessive vis à vis du financement central. L'objectif ultime est de permettre l'émergence d'un budget qui émane des besoins locaux vers le niveau national. Gestion des terres collectives Une autre dimension critique abordée par le ministre concerne la gestion des terres collectives, qui représentent 76% du total des collectivités au Maroc. Le recensement précis a révélé une diversité importante avec environ 1.625.000 hommes et 1.100.000 femmes propriétaires de ces terres. Occupant une superficie de 15,6 millions d'ha, elles servent à des fins agricoles, pastorales, forestières, et participent à des projets d'investissements stratégiques tels que les énergies renouvelables. À noter également que le nombre total de propriétés collectives détenant ces terres s'élève à 4.908. Leur mobilisation pour l'investissement agricole a été multipliée par dix depuis 2014, passant de 500.000 à plus de 5 millions d'ha. Le ministère de l'Intérieur ambitionne de mobiliser 15 millions d'ha, considérant ces terres comme un levier d'investissement essentiel et soulignant la nécessité de suivre les prix du marché pour éviter la spéculation. Kenza Aziouzi / Les Inspirations ECO