Après une sixième année consécutive de sécheresse, les vagues de chaleur battent des records cet été dans plusieurs régions du Royaume, causant même des drames chez les personnes vulnérables. Dernier en date, le décès de vingt et une personnes à Béni Mellal suite aux températures extrêmes enregistrées en juillet. Dans les villes, les villages ou encore les douars, l'ombre d'un arbre, dans ces journées de canicule, est souvent un refuge bienvenu pour une pause entre deux ruelles irradiées par le soleil. Et comme chaque été, de plus en plus de voix demandent aux autorités urbaines de planter des arbres, autant que faire se peut, pour rendre les villes marocaines plus vivables, surtout que le changement climatique a complètement chamboulé le calendrier météorologique. Car oui, depuis plusieurs années, les rues de nos villes voient les palmiers en tous genres pousser comme des champignons, prenant la place de certains arbres qui datent de plusieurs décennies. Un grand nombre d'experts n'adhèrent néanmoins pas à ce parti-pris. Leurs arguments se fondent principalement sur le fait que les palmiers ne sont pas forcément les arbres les plus ombrageux malgré leur qualité esthétique indiscutable. Raison pour laquelle une mise à profit intelligente du végétal dans les villes marocaines devient un enjeu stratégique qui peut participer à rafraîchir naturellement les espaces urbains. Si le choix des arbres et des essences à introduire dans les villes se fondait principalement sur leur qualité esthétique, les défis climatiques que nous vivons actuellement appellent plus que jamais à envisager également le critère des services écosystémiques que ces espèces peuvent fournir en milieu urbain. De ce fait, compter sur les seuls palmiers washingtonia, pour constituer des oasis de fraîcheur dans l'aridité brûlante du béton, n'est rien d'autre qu'un mirage.