C'est une journée mouvementée qu'aura vécue l'équipe de football marocaine, la Renaissance de Berkane, à l'aéroport international d'Alger, hier vendredi 19 avril. Confiscation de leurs équipements, fouille minutieuse des bagages, à la recherche de maillots avec la représentation de la carte du Maroc et ça finit par des violences policières pour expulser les joueurs de l'enceinte de l'aérogare. Pourtant, tout avait bien commencé. A son arrivée à l'aéroport international Houari Boumediene d'Alger, aux environs de 11 heures du matin, la délégation marocaine, arrivée directement d'Oujda à bord d'un vol spécial, est accueillie avec des fleurs par les dirigeants de l'USM Alger, leur adversaire des demi-finales de la coupe de la CAF. Les relations entre les deux clubs sont des plus cordiales. Tous deux ont remporté le trophée de la CAF sous la férule du même coach, l'algérien Abdelhak Bencheikha, en 2022 pour Berkane et 2024 pour l'USM Alger. Alors que les joueurs avaient pris place dans l'autobus devant les emmener à l'hôtel où ils ont élu domicile, ils sont sommés de retourner à l'aéroport pour une fouille minutieuse de leurs bagages. L'objet de la fouille n'st autre que de confisquer les maillots frappés de l'emblème marocain sous forme de la carte géographique du royaume. Entretemps, tous les équipements sont confisqués. La délégation marocaine refuse de quitter l'aéroport sans avoir récupérer ses biens. Ce n'est que tard dans la soirée que la délégation marocaine a fini par s'établir dans ses quartiers, après avoir reçu des assurances des représentants de la CAF que leurs équipements leurs seront restitués et qu'ils porteront leurs maillots selon les règlements de la Confédération Africaine de Football. Même si les autorités algériennes tiennent mordicus, à ce que les marocains ne jouent pas avec un maillot portant une carte géographique complète du royaume. Ils leurs ont suggéré de mettre une bande adhésive pour cacher ce qu'ils ne sauraient voir. Leur ignorance des règlements de la FIFA et de la CAF risque de coûter cher au football algérien. Une exclusion des instances footballistiques internationales ou du moins une suspension de deux années de toutes compétitions internationales.
Il n'est nullement du ressort d'un pays tiers de décider de ce qui est permis et de ce qui n'est pas permis de porter sur le maillot d'une équipe de football adverse. D'autant plus, et ce qu'ignorent les autorités algériennes, les maillots des équipes participantes aux compétitions de la CAF sont homologués par un comité désigné par la CAF. Et le maillot, en question, de l'équipe marocaine a été validé par la CAF et nulle personne n'est en droit de le contester. D'autre part, l'Algérie risque d'être sanctionné pour avoir mêlé sport et politique en enfreignant l'article 4 des règlements de la FIFA. La thèse avancée par quelques médias algériens, selon laquelle « les Marocains sont venus faire dans la provocation en voulant arborer un maillot qu'ils n'ont jamais porté » est vite démentie par les affiches des matchs précédents disputés par cette même équipe dans le cadre de la même compétition, et qu'on retrouve sur le site de la CAF.