La décision des autorités algériennes de retenir la délégation de l'équipe de la Renaissance de Berkane vendredi après-midi, à l'aéroport Houari Boumediene, a soulevé une vive polémique au Maroc et dans le monde du sport. La privation de liberté des joueurs est un « crime » selon les statuts de la FIFA et de la CAF, a affirmé un avocat. La privation de liberté des joueurs marocains en terre algérienne à cause de leurs maillots qui arborent une carte du Maroc, en leur intimant de la cacher s'ils voulaient entrer sur le territoire algérien et jouer leur match contre l'USM Alger, est une démarche incongrue qui a fait l'objet de discussions entre le président de la Fédération royale marocaine de football (FRFM), Fouzi Lekjaa, ainsi que le patron de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe. Arrêtés à l'aéroport Houari Boumediene ce vendredi, et depuis au moins 5 heures, tous les joueurs et leur staff technique, sont empêchés de participer au match aller de la demi-finale de la Coupe de la Confédération de la CAF prévu ce dimanche contre le tenant du titre, l'USM Alger. Cette démarche provocatrice place les autorités algériennes dans une position délicate face à de possibles sanctions de la CAF et de la FIFA. « La privation de liberté de la délégation de la Renaissance Sportive de Berkane à l'aéroport d'Alger constitue un crime de détention arbitraire et une discrimination raciale conformément aux statuts de la FIFA », a indiqué dans ce sens l'avocat Mourad Elajouti dans une déclaration à Hespress FR. L'expert a expliqué que les dispositions de l'article 4 des statuts de la FIFA, que toute discrimination d'un pays, d'un individu ou d'un groupe de personnes pour des raisons d'origine géographique, de conceptions politique, « est expressément interdite, sous peine de suspension ou d'exclusion ». Il à noter que l'administration des douanes algériennes a procédé à la confiscation des bagages de l'équipe marocaine sous prétexte que les maillots officiels de l'équipe portaient la carte entière du Royaume du Maroc. Pourtant, les maillots de la RSB sont autorisés et validés par la CAF et ce son les mêmes avec lesquels l'équipe orange joue ses matchs officiels. Il ne s'agit donc pas d'un nouveau maillot. Selon des sources proches citées par Hesport, les joueurs ont été « malmenés » dès leur arrivée en Algérie. Des photos partagées sur les réseaux sociaux ont également montré les joueurs assis à même le sol. La même source a indiqué que Hakim Benabdallah, le patron de l'équipe de Berkane, se serait retiré d'une réunion privée avec des responsables de la CAF à l'aéroport algérien et des représentants de l'administration des douanes algériennes, après l'entrée de personnes étrangères au sujet au sein de cette réunion. Les membres de l'équipe RSB ont précédemment refusé de changer de maillots et de cacher la carte du Maroc pour pouvoir accéder au sol algérien, arguant que l'intégrité de la carte du Maroc est bien plus importante que le maillot ou que le football, jugeant déraisonnable et inacceptable le comportement des autorités algériennes. Le RSB reste ce soir, dans l'attente d'une réponse de la part de Confédération africaine (CAF) qui doit trancher dans cette affaire. Des sources sur place ont indiqué que les joueurs ont décidé de s'entraîner au sein de l'aéroport malgré les conditions inadéquates. Pour rappel, les autorités algériennes avaient autorisé l'équipe de Berkane à voyager via un vol direct d'Oujda vers l'Algérie à bord d'un avion espagnol. Initialement, les joueurs auraient dû faire un détour par la Tunisie pour se rendre en Algérie étant donné que les autorités algériennes ont interdit le survol de leur espace aérien par les avions immatriculés marocains depuis la rupture unilatérale des relations diplomaties avec le Maroc.