Dans le cadre de son forum de débats publics, la Fondation Lafqui Titouani a invité le ministre de l'Inclusion Economique, de la Micro-Entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, lequel a passé en revue les différents défis sociaux. Lors d'une rencontre intellectuelle, organisée mardi dernier par la Fondation Lafqui Titouani, le ministre de l'Inclusion Economique, de la Micro-Entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a répondu aux questions des journalistes autour de l'Etat social, le dialogue social et la retraite. Dans son introduction, le ministre a abordé le modèle d'Etat social marocain qui, selon lui, devra être construit autour de trois principaux axes. Le premier consiste à savoir à quel point l'Etat intervient pour fixer les priorités et orienter les partenaires sociaux. Pour ce qui est du second, il concerne le contenu de l'Etat social qui tourne autour de quatre niveaux, notamment celui de l'accessibilité des services publics. Dans ce sillage, le ministre a rappelé que le dialogue social dans le secteur de l'Education a atteint le coût de 27 milliards de dhs, excepté le round du mois d'avril prochain. Un montant qui dépasse largement l'enveloppe prévue, laquelle était initialement réservée à la réforme de plusieurs secteurs offrant des services publics, notamment la santé, l'enseignement supérieur et l'éducation nationale. Dans ce sens, le gouvernement œuvre pour la création d'une nouvelle génération de politiques publiques favorisant l'employabilité. Un sujet qui concerne tous les ministères, souligne le ministre. Quant au troisième axe, il assure la viabilité financière du modèle. « Le projet de l'Etat social ne peut être construit sans de fortes ressources financières », a indiqué Sekkouri. Dans ce contexte, le ministre a annoncé que le projet d'Etat social coûtera environ 9 milliards de dollars, répartis entre les différents projets qui y sont liés, notamment l'aide directe au logement, la couverture médicale et la réforme de compensation. Commentant le nouveau round de dialogue social lancé, mardi à Rabat, sous la présidence du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, Sekkouri a indiqué que l'Exécutif est confiant par rapport à la voie à suivre et s'engage à poursuivre la mise en œuvre des conclusions de l'accord social du 30 avril 2022. Dans cette optique, le Chef du gouvernement a reçu cette semaine, les leaders des syndicats les plus représentatifs. Akhannouch a, en effet, rencontré mercredi, une délégation de l'Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM), conduite par le secrétaire général de la centrale, Enaam Mayara, dans le cadre du nouveau round de dialogue social. Lors de cette rencontre, le chef de l'Exécutif a mis l'accent sur la centralité de la famille et de la classe ouvrière dans les mesures gouvernementales, relevant que le gouvernement a pu procéder à des revalorisations salariales au profit de larges couches de travailleurs dans le cadre du dialogue social sectoriel, tout en procédant à l'augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG ) et à l'augmentation des salaires dans le secteur agricole (SMAG), selon un communiqué du département du Chef de gouvernement. Le ministre de l'Inclusion économique n'a pas manqué cette occasion pour affirmer que le gouvernement est déterminé à honorer ses engagements et à respecter les accords conclus dans le cadre du dialogue social. Le dialogue social : vers un accord avant le 1er mai Les réunions entre le gouvernement et les partenaires sociaux se suivent pour parvenir à un accord avant la fête du travail. « Le gouvernement a écouté les revendications des syndicats et œuvre pour aboutir à un accord qui réponde favorablement aux attentes des employés », a fait savoir le ministre, sans aborder l'éventuelle augmentation des salaires dans les secteurs public et privé. Et de faire part de son optimisme quant aux résultats de l'accord social, qui sera décisif dans le déroulement du dialogue social entre les syndicats les plus représentatifs et le gouvernement. Par la même occasion, le responsable gouvernemental a appelé au renforcement des syndicats et a insisté sur la nécessité de passer d'une culture de marchandage à une culture de négociation au niveau de la communication entre le gouvernement et les syndicats. Et de noter que le renforcement des syndicats « est de la responsabilité de nous tous », en respectant leur indépendance et leurs positions. Concernant le « problème des caisses de retraite », Sekkouri a souligné l'existence d'un déficit dans un certain nombre de fonds, « ce qui nécessite un équilibre financier, tout en préservant et maintenant les droits », a-t-il ajouté. À cet égard, le ministre a relevé qu'un retraité ne peut pas défendre ses droits et manifester, contrairement à un travailleur. Par ailleurs, l'événement, retransmis en direct sur la page Facebook de la Fondation Lafqui Titouani, a connu la présence, entre autres, du président de la Chambre des Conseillers, de ministres, de députés et de journalistes de différents supports médias.