Au Maroc, l'acquisition d'une propriété immobilière devient de plus en plus difficile, surtout pour la classe moyenne qui ne trouve presque plus sa place dans une offre au coût démesuré, soit réservée à la classe pauvre. Autant dire que quand une propriété n'est pas un luxe elle n'est pas forcément destinée aux bourses moyennes… Le Maroc s'est engagé depuis des années dans une politique d'habitat visant à résorber le déficit social en matière d'acquisition de biens immobiliers. Pour cela, il s'est assigné comme tâche majeure de combattre l'habitat insalubre, ce qui a amené de nombreux groupes immobiliers marocains à offrir une palette de logements à caractère social partout dans le Royaume. Avec la flambée des prix de l'immobilier de luxe et même de l'immobilier moyen qui sévit au Maroc depuis une dizaine d'années, Il devient de plus en plus laborieux pour une personne à revenu modéré de posséder un logement qui lui convient, voire d'en acheter tout court. Il y a donc une totale inadéquation entre l'offre et la demande. Par ailleurs, les nouveaux projets immobiliers établis dans des zones immeubles ou villas offrent rarement des logements adaptés à la classe sociale moyenne. Dans cette optique, une table ronde sur le thème de l'accès à la propriété pour la classe moyenne est prévue demain à Casablanca. L'habitat est actuellement au cœur de la problématique sociale au Maroc. Il ne s'agit pas de chercher un «juste milieu» entre l'élite et la classe dite populaire. « La centralité de la classe moyenne tient d'abord à l'imaginaire de progrès et d'émancipation qui lui fut longtemps associé et dont témoignent les grandes conquêtes sociales et sociétales des années 1960-1980. Or, Depuis le milieu des années quatre vingt du 20ème siècle, on assiste au Maroc à une perte par la classe moyenne de tous ses repères, au point qu'on parle aujourd'hui des classes moyennes (au pluriel) plutôt que d'une classe moyenne. Or, au-delà de la difficulté de cerner ce que les analyses sociologique et anthropologique devraient mettre dans le concept même de ‘'classe moyenne'', il est clair que cette tranche de la société marocaine a connu - et continue de connaître - un appauvrissement graduel persévérant» comme le souligne un communiqué relatif à la table ronde. L'événement a pour objectif majeur d'élaborer des propositions concrètes et d'amener les promoteurs privés de l'immobilier à s'intéresser aux besoins de la classe moyenne et de lui offrir cette opportunité tant attendue qui réponde à ses besoins en matière d'acquisition de logements décents. La table ronde s‘articulera autour de plusieurs axes, à savoir l'état des lieux de la politique publique de l'habitat, l'urbanisation et le défi du schéma directeur d'aménagement de la ville, le droit à la propriété pour la classe moyenne : Entre l'ambition et le vécu social et la classe moyenne et l'accès à la propriété : quelle offre et à quel prix ? Nous y reviendrons…