Depuis l'apparition de la pandémie de Covid-19, le Maroc a été confronté à des défis sans précédent. Cependant, grâce à une campagne de vaccination la mieux réussie en Afrique et des mesures gouvernementales appropriées, le pays a gagné dans sa lutte contre le virus, selon une récente enquête. C'est une analyse exhaustive de la réponse du gouvernement marocain à la pandémie de Covid-19 qui est présentée dans un récent rapport d'Afrobaromètre. A l'entame, le document indique qu'après plus de trois ans de mesures strictes mises en place pour contrer la propagation du virus, le Maroc a officiellement mis fin à l'état d'urgence sanitaire le 28 février 2023, initialement décrété le 2 mars 2020.
Ces mesures drastiques, comprenant la fermeture des frontières, des restrictions de déplacement et un couvre-feu nocturne, ont été des éléments clés dans cette lutte sans précédent contre la pandémie, lit-on dans ce document. Ainsi près de la moitié (47%) des Marocains ont été directement touchés par la Covid-19, avec un membre de leur ménage tombé malade ou testé positif au virus. De manière tout aussi préoccupante, environ 48% des citoyens ont vu un membre de leur famille perdre un emploi, une entreprise ou une source de revenus principale en raison de la pandémie. Cependant, la réussite de la campagne de vaccination de masse, la plus impressionnante d'Afrique, selon les expertsd'Afrobaromètre, a permis de réduire le nombre de cas critiques et de décès, ouvrant la voie à un assouplissement des restrictions. Avec plus de 23,4 millions de personnes ayant reçu une deuxième dose et près de 7 millions une troisième dose, le Royaume a démontré son engagement envers la protection de sa population, révèle le rapport. En outre, la vaccination contre la Covid-19 a connu un progrès appréciable au Maroc, avec plus de 84% des personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin. Même si environ 13% des Marocains ont exprimé une certaine hésitation à se faire vacciner, invoquant des raisons telles que le manque de confiance dans le vaccin ou la perception erronée que la Covid-19 n'est pas mortelle, soutiennent les rédacteurs.
Pourtant, les cicatrices restent visibles. Avec plus de 16.000 décès et près de 1,3 million de contaminations, la Covid-19 a eu un impact significatif sur la société marocaine, réduisant le niveau de vie de 2,2% sur la période 2021-2022
Pour aider à surmonter ces défis, note le rapport, le gouvernement a mis en place un soutien financier, notamment des allocations mensuelles pour les employés et des transferts en espèces aux familles du secteur informel. De plus, un programme de réformes ambitieux, centré sur le Fonds Mohammed VI pour le soutien du secteur privé et la restructuration du réseau d'entreprises publiques, vise à dynamiser l'économie.
La gestion de la pandémie par le gouvernement marocain reçoit un soutien mitigé de la part de la population. Bien que près des deux tiers (65%) des citoyens approuvent les efforts du gouvernement, la satisfaction concernant certains aspects de la réponse gouvernementale, tels que l'aide aux ménages vulnérables et la fourniture de ressources adéquates aux structures sanitaires, est plus mitigée.
En outre, près de la moitié des Marocains estiment que la distribution des mesures de soutien financier a été inéquitable, et une majorité considère que la corruption a détourné une partie des ressources destinées à la réponse à la Covid-19. Malgré ces préoccupations, une majorité des Marocains (61%) croient que le gouvernement sera prêt à faire face à de futures urgences sanitaires. Cependant, près de la moitié estime que des investissements supplémentaires sont nécessaires dans des préparatifs spéciaux, même si cela implique des sacrifices dans d'autres domaines de la santé.
Dans l'ensemble, ces résultats soulignent à la fois les progrès réalisés dans la lutte contre la Covid-19 au Maroc et les défis persistants auxquels le pays est confronté, tout en mettant en lumière les attentes de la population en matière de préparation aux futures crises sanitaires.
Avec la levée de l'état d'urgence sanitaire, le Maroc se concentre désormais sur la reconstruction et la préparation d'éventuelles crises de santé publique à venir, un effort qui nécessitera des investissements accrus dans des mesures préventives selon de nombreux citoyens, conclut l'enquête.